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Le ginseng américain et le ginseng sibérien : quelles différences ?

Rédactrice nutrition

Le ginseng pousse à l’état sauvage dans les forêts d’Asie et d’Amérique du Nord. Il existe donc du ginseng américain et du ginseng asiatique. Si ces racines sont de la même famille et possèdent sensiblement les mêmes propriétés, il convient de bien les distinguer pour bien les choisir.

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ginseng americain sibérien
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Une équipe éditoriale spécialisée en nutrition. Auteurs du livre Les aliments bénéfiques (Mango Editions) et du podcast Révolutions Alimentaires.

Ginseng américain, ginseng coréen, ginseng sibérien… Comment les distinguer ?

Le ginseng asiatique, appelé en latin Panax ginseng, est l’une des principales plantes de la médecine traditionnelle chinoise. Son nom, Panax, signifie panacée, autrement dit remède universel. La racine de ginseng est utilisée depuis plus de 2.000 ans dans la médecine asiatique comme tonifiant général, pour améliorer les défenses immunitaires et comme stimulant sexuel.

Le ginseng est une plante dite adaptogène, c’est-à-dire qu’il renforce l’organisme dans son ensemble et lui permet de lutter contre les maladies ou les « stress » physiques ou psychiques qui peuvent l’affaiblir.

Le ginseng, originaire d’Asie et d’Amérique du Nord

La racine de ginseng était tellement prisée au XVIIe siècle qu’elle a failli disparaître à l’état sauvage. C’est un siècle plus tard, au début des années 1700, qu’un jésuite découvre une racine de ginseng sauvage sur le sol canadien. Alors très connu en Asie, sa consommation est popularisée en Amérique et en Europe. Les Asiatiques parviennent par la suite à le cultiver, ce qui permet de le commercialiser à plus grande échelle. Aujourd’hui, les Chinois et les Coréens en sont les principaux producteurs, suivis par les Etats-Unis et le Canada.

Ginseng américain ou asiatique ?

Il est très difficile de distinguer les deux types de ginseng : le ginseng asiatique (Panax ginseng) possède un pédoncule plus long que son pétiole, ce qui n’est pas le cas du ginseng américain. Le nom latin du ginseng américain, Panax quinquefolius, vient du fait qu’il possède cinq folioles, ce qui sert au botaniste pour le différencier de son cousin américain.

Ginseng rouge © Shizhao

On distingue également le ginseng en fonction de sa couleur : le ginseng blanc est la racine qui a été simplement nettoyée et séchée. Le ginseng rouge a été, lui, cuit à la vapeur avant d’être conditionné, ce qui est souvent le cas du ginseng coréen.

Le ginseng asiatique, tout comme le ginseng américain, sont des racines qui sont assez longues à faire pousser (six ans en moyenne) : c’est ce qui explique le prix du ginseng souvent assez élevé. Leur rareté à l’état sauvage fait qu’une racine de ginseng asiatique ou américaine sauvage peut atteindre des prix astronomiques. Si l’on vous en propose au détour d’un marché lors d’un voyage en Chine, méfiance !

D’autres plantes possèdent l’appellation de ginseng, bien qu’elles ne soient pas de la même famille : c’est le cas du ginseng de Sibérie ou ginseng russe qui est en réalité un autre nom de l’éleuthérocoque, et du ginseng péruvien, qui est une autre appellation de la maca, un super aliment.  Le ginseng japonais ( ginseng japonicus ), lui, est un « vrai » ginseng, de la famille du ginseng asiatique, qui possède toutefois moins de principes actifs que le ginseng coréen ou chinois.

Le ginseng sibérien ou éleuthérocoque

Ce que l’on appelle ginseng sibérien ou ginseng russe n’est donc pas du ginseng : c’est le surnom de l’éleuthérocoque, une racine de la famille des araliacées. Il est également utilisé en médecine chinoise pour la santé des personnes âgées.

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Comme le ginseng, c’est une plante que l’on appelle adaptogène, qui accroît la résistance de l’organisme aux stress qui peuvent l’affaiblir. Elle est ainsi bonne pour stimuler les défenses immunitaires. L’Organisation Mondiale de la Santé reconnaît l’efficacité du ginseng sibérien comme « un tonique capable d’augmenter les capacités mentales et physiques lors de fatigue et au cours des convalescences ». Elle est également efficace pour soigner l’arthrose et en tant que diurétique.

Les propriétés du ginseng asiatique et du ginseng américain

Les deux types de ginseng possèdent des propriétés relativement similaires, à savoir qu’ils permettent de tonifier l’organisme, qu’ils agissent contre la fatigue physique et intellectuelle et qu’ils rendent plus vigoureux.

Dans la médecine traditionnelle chinoise, le ginseng asiatique est plutôt un aliment « chaud », c’est-à-dire qu’il nourrit l’énergie « Yang », alors que le ginseng américain est plus froid et qu’il alimente donc davantage l’énergie « Yin ». Dans les faits donc, le ginseng américain serait plus apaisant que son cousin asiatique.

Les deux types de ginseng sont donc utilisés dans la médecine traditionnelle chinoise. Le ginseng américain vise notamment à apaiser la fièvre, ou calmer la toux associée à certaines maladies pulmonaires. Il est lui aussi énergisant, mais possède un effet calmant du système nerveux.

« Vrai ginseng » ou « faux ginseng » ?

Certains pseudo-experts assurent que le seul « vrai » ginseng est le ginseng asiatique ou Panax ginseng, le roi des remèdes. Il serait plus efficace et plus puissant que son cousin américain. Or ce n’est pas tout à fait exact : ginseng américain et ginseng asiatique sont tous les deux de « vrais » ginsengs, et ne possèdent simplement pas tout à fait les mêmes propriétés pour les mêmes maux à soigner. C’est pourquoi il est préférable de se tourner vers un spécialiste qui vous indiquera quelle racine préférer en fonction de vos symptômes.

Bien choisir son ginseng

En fonction de sa qualité, de son âge et de sa provenance, la racine de ginseng est plus ou moins riche en principes actifs, les saponines et les ginsénosides. Il est préférable de choisir un ginseng riche en ginsénosides, qui sera plus efficace et plus tonifiant. Un bon (et véritable) ginseng possède une teneur en ginsénosides entre 10 et 15 mg par gramme de produit (10 à 15% de ginsénosides).

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Plus un ginseng est récolté jeune, moins il sera concentré en principes actifs. On choisira de préférence un ginseng d’au moins cinq à six ans d’âge, plus cher mais plus concentré. En général, si le ginseng est récolté plus jeune, les fabricants n’indiquent pas son âge… On guette donc cette mention qui est un signe de qualité.

Ginseng coréen

On peut également choisir son ginseng en fonction de son conditionnement. Le plus pratique et le plus facile à doser est le ginseng en gélules. On le trouve également sous forme d’extrait sec, en poudre, mais aussi sous forme de pâte de racine fraîche à mélanger à une boisson. On trouve plus rarement la racine fraîche, entière ou râpée.

Chaque type de ginseng est adapté en fonction de votre organisme et de ses petits maux. Toutefois, si l’on recherche un bon tonique général, c’est le ginseng rouge coréen qui est le plus recherché. On l’achète de préférence en herboristerie ou en magasins bio, ou sur des sites Internet fiables.

On choisit le ginseng bio, pour garantir que le produit ne contient pas de résidus de pesticides ou d’engrais chimiques toxiques pour l’organisme. En effet, la culture du ginseng, qui nécessite beaucoup d’humidité, peut faire appel à des produits chimiques parfois même interdits en Europe : pour garantir son innocuité sur la santé et l’environnement, on guette sur les produits le label bio.