Originaire d’Afrique de l’ouest d’Amérique du sud, le Desmodium adscendens est une plante médicinale aux multiples utilisations.
En Europe, on l’emploie surtout pour favoriser un bon fonctionnement hépatique, ainsi agit-elle comme un draineur et protecteur. Y compris lorsque le foie est agressé par un traitement médicamenteux ou une chimiothérapie.
Elle a aussi des propriétés antispasmodiques, antihistaminiques, antioxydantes, antimicrobiennes et neurologiques.
Ces effets s’expliquent par la composition variée des extraits du desmodium, présentant notamment des saponosides, aux propriétés dépuratives et diurétiques, et des flavonoïdes, aux propriétés anti-inflammatoires, immuno-stimulantes, anti-oxydantes. On retrouve ces composants essentiellement dans les feuilles.
La recherche s’est récemment penchée sur les différentes utilisations traditionnelles et pharmacologiques du desmodium, ainsi que sa potentielle toxicité, à travers cette étude parue en 2022 sur Food Frontiers.
Le desmodium est-il toxique ?
Comme le démontrent cette première étude et cette deuxième étude, réalisées en 2017, de faibles dosages de desmodium (1–100 mg/kg) ont été utilisés sans risque chez les animaux. Et même avec une dose de 300 mg/kg, aucun effet indésirable signifiant n’a été observé.
D’un autre côté, un premier exemple in vivo de toxicité aiguë a été observé en 1996 après administration intrapéritonéale d’extrait de desmodium chez la souris.
25 % des souris recevant 300 mg/kg d’extrait de plante ont présenté des contractions abdominales et une baisse significative de la température corporelle par rapport aux animaux non traités.
Tandis qu’une dose de 1 000 mg/kg était associée à des symptômes neurologiques plus graves, tels que la réduction de l’activité motrice spontanée et du comportement explorateur.
La dose létale chez la souris a cependant été estimée au-delà des 3000 mg/kg. Il existe donc des risques de toxicité mais seulement au-delà de certains dosages.
Existe t-il des effets secondaires aux doses thérapeutiques ?
La plupart des études n’ont pas démontré d’effets secondaires fréquents du desmodium, lorsqu’on l’utilise à des doses thérapeutiques.
De rares et légers effets secondaires ont cependant été notés, tels que des nausées, vomissements, diarrhées et douleurs abdominales. Il vaudrait mieux dans ce cas, suspendre la cure et revenir vers votre professionnel de la santé.
Y a-t-il interactions médicamenteuses ?
Cette étude in vitro a montré que le desmodium pouvait induire la production de cytochrome P450, une enzyme hépatique jouant un rôle majeur dans l’élimination de nombreuses molécules médicamenteuses.
Cette plante agirait donc comme inducteur enzymatique. Et peut donc théoriquement interagir avec certains médicaments tels que le thiopental, la zoxazolamine ou certains anticoagulants.
Toutefois, en pratique, aucune interaction entre le desmodium et un médicament précis n’a été rapportée dans les publications scientifiques. Le risque est donc minime.
Par principe de précaution, je recommande donc d’éviter de prendre du desmodium en même temps que vos médicaments. Mieux vaut espacer la prise d’une heure ou les prendre à deux moments différents de la journée.
Quelles sont les contre-indications ?
Aucune contre-indication n’a été démontrée jusque-là. Cette plante est cependant déconseillée chez les femmes enceintes et allaitantes par absence de recul et de données expérimentales.
Je vous conseille dans tous les cas de prendre l’avis de votre médecin avant d’entamer une cure de desmodium, surtout si vous avez d’autres traitements en cours ou dans le cas d’une grossesse ou allaitement.
Quelles sont les doses conseillées ?
Je conseille une dose entre 500 et 2000 mg de desmodium par jour pendant 3 à 6 semaines.
Les extraits commercialisés se présentent principalement sous forme de gélules ou d’ampoules. Privilégiez les extraits standardisés en saponosides pour garantir un taux d’actifs et donc une efficacité optimale.
Sources et études scientifiques
Maria Giulia Manzione, Jesús Herrera-Bravo, Javad Sharifi-Rad, Dorota Kregiel, Mustafa Sevindik, Emre Sevindik, Zeliha Salamoglu, Wissam Zam, Sara Vitalini, Christophe Hano, 2022. Desmodium adscendens (Sw.) DC.: A magnificent plant with biological and pharmacological properties.
Amoateng, P., Adjei, S., Osei-Safo, D., Kukuia, K. K. E., Karikari, T. K., & Nyarko, A. K., 2017. An ethanolic extract of Desmodium adscendens exhibits antipsychotic-like activity in mice. Journal of Basic and Clinical Physiology and Pharmacology.
Osbourne Quaye, Precious Cramer, Mark Ofosuhene, Laud K. N. Okine, and Alexander K. Nyarko, 2017. Acute and Subchronic Toxicity Studies of Aqueous Extract of Desmodium adscendens (Sw) DC.
N’Gouemo, P., Baldy-Moulinier, M., & Nguemby-Bina, C., 1996. Effects of an ethanolic extract of Desmodium adscendens on central nervous system in rodents. Journal of Ethnopharmacology.
