Chrome : bienfaits, posologie, contre-indications

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Le chrome, de symbole chimique Cr, est un oligoélément essentiel pour le métabolisme du sucre chez l’homme. Le chrome métallique ou le chrome 0 n'a aucune activité. Les deux autres formes courantes, le chrome III (Cr III) et le chrome VI (Cr VI), ont des activités différentes. Le Cr VI est généralement utilisé dans les industries chimiques et de soudage et il est cancérogène pour l'homme. Le Cr III est la forme trouvée dans les aliments et les suppléments. Les principales sources alimentaires du chrome sont le cresson, les brocolis, les haricots verts, les pommes de terre, le germe de blé, le gruyère, les algues, les levures de bière, les champignons, le pain complet, la bière, le foie de veau et la viande. Le chrome III contribue au métabolisme normal des nutriments, et au maintien d’un taux sanguin de glucose (glycémie) normal. Le chrome est proposé dans le cadre du traitement du diabète de type 2.

Autre(s) nom(s) 

Cr

Nom(s) scientifique(s)

chrome

Famille ou groupe : 

Minéraux et oligo-éléments


Propriétés


Essentiel

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Le chrome est un minéral essentiel, consommé dans l'alimentation. On en trouve à l'état de traces dans les produits végétaux, en particulier les céréales. Le chrome est un oligoélément essentiel pour le métabolisme du sucre chez l’homme. Il s’associe à d’autres composés comme la vitamine B3, et à des acides aminés pour former un complexe, l’acide dinicotinique glutathion, encore appelé FTG, le facteur de tolérance au glucose.

Usages associés

Carence en chrome

Hypoglycémiant

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Le chrome régule l'insuline dans le corps. Le mécanisme principal du chrome est directement lié à la chromoduline qui est un oligopeptide endogène contenant du chrome, et qui intervient positivement dans la signalisation du récepteur de l'insuline en présence d'insuline. La puissance de la chromoduline dans l’amélioration de la signalisation de l’insuline est en corrélation avec la quantité de chrome qui lui est liée. Le chrome lui-même ne semble pas influencer directement le récepteur de l'insuline comme le peut la chromoduline. En effet, le chrome n'affecte pas les niveaux d'expression des récepteurs de l'insuline ni la liaison de l'insuline au récepteur de l'insuline. D'autres études cliniques ont montré que la supplémentation en chrome peut favoriser une meilleure sensibilité à l'insuline chez ceux qui sont déjà résistants à l'insuline. D'autre part, une supplémentation en chrome peut favoriser la baisse de la glycémie, en particulier chez les personnes à faible apport alimentaire en chrome. En regardant l'ensemble des données sur les personnes diabétiques de type II, il semble qu'il y ait une légère réduction de la glycémie à jeun malgré l'absence apparente de modifications de la sensibilité à l'insuline ou de l'HbA1c dans plusieurs études. Aucun effet significatif ou fiable chez les personnes non diabétiques.

Usages associés

Diabète type 2, Syndrome des ovaires polykystiques

Neurologique

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Le chrome peut agir sur les récepteurs de la faim du cerveau. Certaines recherches suggèrent que le chrome peut sensibiliser le cerveau aux glucorécepteurs sensibles à l'insuline, entraînant une suppression de l'appétit, une activation du système nerveux sympathique et une stimulation de la thermogenèse.


Antioxydant

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Un éventuel effet antioxydant est possible chez les personnes diabétiques présentant un taux initial élevé d'HbA1c ou chez les personnes présentant un syndrôme des ovaires polykystiques. En effet, lors de recherches sur l'homme, la supplémentation en chrome a réduit de manière significative les taux de protéine carbonylée (un marqueur de l'oxydation des protéines) par rapport aux valeurs initiales chez les patients diabétiques. Une autre étude chez des patients diabétiques a rapporté une amélioration des substances plasmatiques réactives à l’acide thiobarbiturique (TBARS) (biomarqueur de la peroxydation lipidique). Chez les patients atteints du syndrôme des ovaires polykystiques, le chrome abaisserait les taux de malondialdéhyde (un composé chimique marqueur d'un stress oxydant).


Antidépresseur

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Des recherches cliniques préliminaires suggèrent que le chrome diminue la réponse à la stimulation des récepteurs de la sérotonine, ce qui peut produire une activité antidépressive. Une série de cas d'adultes présentant un trouble dépressif persistant montre que la supplémentation en chrome peut améliorer la réponse aux antidépresseurs, tels que la sertraline et l'amitriptyline, chez les patients présentant une réponse insuffisante.

Usages associés

Dépression

Hypolipémiant

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Le chrome semble inhiber la HMG CoA réductase, une enzyme hépatique intervenant dans le métabolisme du cholestérol.

Usages associés

Dyslipidémie

Métabolique

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La recherche clinique montre que l'ingestion de picolinate de chrome réduit les fringales, la prise alimentaire et la faim, ce qui peut entraîner une perte de poids. Le chrome peut induire ces effets en affectant les récepteurs de la faim du cerveau. Certaines recherches suggèrent que le chrome pourrait sensibiliser les glucorécepteurs sensibles à l'insuline dans le cerveau, entraînant une suppression de l'appétit, une activation du système nerveux sympathique, une stimulation de la thermogenèse et une régulation négative de la sécrétion d'insuline.

Usages associés

Obésité


Indications

Méthodologie de notation

Approbation de l'EFSA.

Plusieurs essais cliniques (> 2) randomisés contrôlés avec double aveugle, incluant un nombre significatif de patients (>100) avec des conclusions constamment positives pour l'indication.

Plusieurs essais cliniques (> 2) randomisés contrôlés avec double aveugle, et incluant un nombre significatif de patients (>100) avec des conclusions positives pour l'indication.

Une ou plusieurs études randomisées ou plusieurs cohortes ou études épidémiologiques avec des conclusions positives pour l'indication.

Des études cliniques existent mais sont non contrôlées, avec des conclusions qui peuvent être positives ou contradictoires.

Absence d'études cliniques à date pouvant démontrer l'indication.


Carence en chrome
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Une carence symptomatique en chrome est rare. Lorsque cela se produit, elle est le plus souvent due à la malnutrition, à la grossesse, au stress ou à l'utilisation à long terme d'une nutrition parentérale totale pauvre en chrome. Les symptômes incluent une intolérance grave au glucose, une perte de poids et une encéphalopathie métabolique. L'apport alimentaire en chrome a été estimé pour différents groupes d'âge. D'après l'Afssa, les apports médians alimentaires en chrome étaient compris entre 25 µg / jour chez les nourrissons de 1 à 3 ans, 35 µg/j chez les enfants de 4 à 6 ans, 40 µg/j chez les enfants de 7 à 9 ans, 45 µg/j chez les enfants de 10 à 12 ans, 50 µg/j chez les adolescents de 13 à 19 ans, 55 à 70 µg/j chez les adultes partir de l'âge de 20 ans.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie25 - 70 µg

formulationpicolinate de chrome


Diabète type 2
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Certaines données cliniques montrent que la prise orale de picolinate de chrome peut diminuer la glycémie à jeun, la glycémie postprandiale, les taux d'insuline et l'hémoglobine glyquée (HbA1C), ainsi qu'une augmentation de la sensibilité à l'insuline chez les diabétiques de type 2. L'analyse de 10 à 18 études cliniques montrent que la consommation de chrome peut réduire l'HbA1C jusqu'à 0,6% et la glycémie à jeun jusqu'à 18 mg / dL. Chez les patients diabétiques de type 2, le chrome a été utilisé à une dose de 200 à 1000 µg par jour en une dose unique ou multiple.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie200 - 1000 µg

formulationpicolinate de chrome


Dyslipidémie
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Certaines recherches cliniques ont montré que la prise de picolinate de chrome contenant du chrome à raison de 15 à 200 µg par jour pendant 6 à 12 semaines diminue le cholestérol lié aux lipoprotéines de basse densité (LDL) et au cholestérol total chez les patients présentant un taux de cholestérol élevé ou une hyperlipidémie par rapport au placebo. D’autres études cliniques montrent que la consommation quotidienne de 250 µg de chrome sous forme de chlorure de chrome pendant 7 à 16 mois diminue les triglycérides et le cholestérol lié aux lipoprotéines de très basse densité (VLDL), et qu’il augmente le taux de cholestérol lié aux lipoprotéines de haute densité (HDL), chez les patients présentant une athérosclérose, comparativement au placebo.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie15 - 250 µg

duration16 - mois

formulationpicolinate de chrome


Dépression
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Des études cliniques ont montré que la prise de 400 µg de picolinate de chrome par jour pendant 2 semaines, suivie de 600 µg par jour pendant 6 semaines supplémentaires, améliore les taux de rémission par rapport au placebo chez les patients présentant une dépression atypique.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie400 - 600 µg

duration8 - semaines

formulationpicolinate de chrome


Syndrome des ovaires polykystiques
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Des recherches cliniques préliminaires montrent que la prise de 1000 mcg de picolinate de chrome chez les femmes atteintes de syndrome des ovaires polykystiques, pendant 6 mois, en association avec le régime et l'exercice, augmente la sensibilité à l'insuline, diminue l'indice de masse corporelle et améliore les taux d'ovulation et le taux de menstruations régulières par rapport au placebo.  Les résultats des études sur l'effet du chrome à des doses plus faibles restent incohérents.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie1000 µg

duration6 - mois

populationFemmes

formulationpicolinate de chrome


Obésité
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Le chrome jouant un rôle dans le maintien du métabolisme des glucides et des lipides, il a été suggéré que la supplémentation en chrome pouvait avoir un impact positif sur la composition corporelle, notamment en réduisant la masse grasse et en augmentant la masse maigre. Une méta-analyse d'essais cliniques randomisés a conclu que le picolinate de chrome avait un effet relativement faible sur la réduction du poids corporel par rapport au placebo. Une étude, cependant, a montré des résultats prometteurs en utilisant 200 mcg de chrome lié à la niacine (600 mcg/jour) avec un exercice modéré. À ces doses élevées, alors que la réduction globale du poids corporel était similaire dans les groupes chrome et placebo, la perte totale de graisse était plus importante dans le groupe chrome, ce qui suggère un effet de préservation des muscles. D'autres études utilisant du picolinate de chrome (équivalent à 200 mcg et 1000 mcg/jour) n'ont pas pu reproduire ces effets. Une méta-analyse de 20 études a trouvé une différence faible mais significative dans la perte de poids (1 kg) par rapport au placebo pour les études d'une durée d'au moins 16 semaines, mais pas pour les études de plus courte durée.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie200 µg

formulationpicolinate de chrome


Dosage de sécurité

Femme enceinte : 60 µg

Les femmes enceintes et celles qui allaitent doivent éviter d’ingérer plus de 200 µg de chrome par jour.

Femme allaitante : 55 µg

Les femmes enceintes et celles qui allaitent doivent éviter d’ingérer plus de 200 µg de chrome par jour.

Enfant de 1 jusqu’à 3 an(s) : 25 µg

Enfant de 4 jusqu’à 6 an(s) : 35 µg

Enfant de 7 jusqu’à 9 an(s) : 40 µg

Enfant de 10 jusqu’à 12 an(s) : 45 µg

Enfant de 13 jusqu’à 19 an(s) : 50 µg

Homme de 20 jusqu’à 65 an(s) : 65 µg

Femme de 20 jusqu’à 65 an(s) : 55 µg

Homme à partir de 66 an(s) : 70 µg

Femme à partir de 66 an(s) : 60 µg


Interactions

Médicaments

Antidiabétique : interaction modérée

Le chrome pourrait abaisser la glycémie. Ainsi, il peut engendrer des effets additifs avec les antidiabétiques et augmenter le risque d'hypoglycémie. Des ajustements posologiques d'antidiabétiques peuvent être nécessaires.

Acide acétylsalicylique : interaction faible

Les recherches effectuées sur des animaux suggèrent que l'acide acétylsalicylique (aspirine) peut augmenter l’absorption et les taux de chrome dans le sang. Théoriquement, cela pourrait entraîner un excès en cet oligo-élément.

lévothyroxine : interaction modérée

On pense que le chrome pourrait lier la lévothyroxine dans le tractus intestinal diminuant ainsi son absorption. Conseillez aux patients de prendre de la lévothyroxine au moins 30 minutes avant ou 3-4 heures après la prise de chrome.

Anti-inflammatoire non stéroïdien : interaction faible

Il existe certaines preuves que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pourraient augmenter les niveaux sériques de chrome en augmentant son absorption et sa rétention.

Plantes ou autres actifs

Chrome : interaction modérée

Les herbes contenant du chrome peuvent augmenter le risque de toxicité au chrome lorsqu'elles sont prises de façon chronique ou avec des suppléments contenant de chrome. Parmi les herbes contenant du chrome on cite la myrtille, la levure de bière, la cascara, la prêle, etc.


Précautions

Maladies psychiatriques : éviter

Théoriquement, les préparations à base de picolinate de chrome pourraient aggraver les troubles psychiatriques. En effet, l'acide picolinique contenu dans ces préparations peut modifier le métabolisme de la sérotonine, de la dopamine et de la noradrénaline dans le système nerveux central.

Diabète type 2 : utiliser avec prudence

Le chrome possède une propriété hypoglycémiante. Il peut ainsi augmenter la sensibilité à l'insuline. Théoriquement, cet oligo-élément pourrait augmenter le risque d'hypoglycémie s'il est utilisé avec d'autres médicaments antidiabétiques. Des ajustements posologiques des médicaments antidiabétiques pourraient être nécessaires.

Insuffisance hépatique : éviter

Le chrome, sous sa forme polynicotinate, a été liée à une hépatotoxicité dans au moins trois cas. Théoriquement, il pourrait exacerber les symptômes chez les patients présentant une insuffisance hépatique. Une supplémentation est à éviter dans ce cas.

Insuffisance rénale : éviter

On a signalé au moins trois lésions rénales chez des patients qui ont pris picolinate de chrome. Théoriquement, le chrome pourrait exacerber les symptomes d'une insuffisance rénale.


Contre-indications

Allergies : interdit

Les suppléments de chrome peuvent provoquer des réactions allergiques chez les personnes présentant une allergie au chromate, notamment une dermatite et un érythème.