L’huile de foie de morue est un remède de grand-mère très ancien. La cause de sa popularité est sans conteste sa grande richesse en nutriments.
Elle contient notamment :
- des oméga-3 (EPA et DHA), respectivement à hauteur de 8 g et 11 g pour 100 g de produit
- de la vitamine A (sous forme de rétinol) : 30 000 microgrammes (µg) pour 100g
- de la vitamine D : 250 µg pour 100g
Grâce à cette composition, elle contribue indirectement à la bonne croissance, au maintien d’une ossature normale, à une bonne vision, à une bonne santé cardiovasculaire, comme le suggère cette étude, à l’immunité mais aussi au bien-être émotionnel.
Plus pratique à prendre sous forme de gélule à cause de son goût, elle est souvent recommandée pour le développement des plus jeunes. Mais aussi chez les adultes et les personnes âgées ayant tendance à être facilement carencés.
Son utilisation est-elle pour autant sans danger ? Je décrypte ici ce que nous dit la science à son sujet.
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Pas de danger en petite quantité
L’alchimiste et médecin du 16ème siècle Paracelse disait « la dose fait le poison ». Et il avait partiellement raison. En effet, une huile de foie de morue de bonne qualité n’est pas dangereuse pour une personne en bonne santé, à condition de la consommer en quantité raisonnable.
C’est lorsqu’on la surdose qu’elle peut entraîner des conséquences sur la santé.
Une huile de foie de morue de piètre qualité doit aussi vous alerter et peut être nocive pour le corps.
Les risques d’une surconsommation
Le risque de toxicité d’un excès de vitamine A
Si vous prenez plusieurs compléments alimentaires contenant du rétinol (et non pas de la bêta-carotène, dont l’organisme régule la conversion en vitamine A), vous risquez l’hypervitaminose A, car le foie peine à métaboliser rapidement cette vitamine.
À court terme, cela peut entraîner divers effets indésirables, comme :
- des diarrhées
- des vomissements
- des maux de tête
- des étourdissements
- de la fatigue
Si cette surexposition à la vitamine A s’éternise dans le temps, des effets graves peuvent survenir comme une fragilité osseuse, des troubles cutanés, une insuffisance hépatique ou encore des soucis neurologiques.
Si cette hypervitamine A se déclenche chez une femme enceinte, elle peut impacter le foetus et créer des malformations congénitales.
À savoir que les doses recommandées chez un adulte en bonne santé sont de 750 µg chez l’homme et 650 µg chez la femme.
Le risque d’hyper calcification d’un excès en vitamine D
Même si elle reste rare, il est aussi possible de développer une hypervitaminose D si vous consommez trop de suppléments d’huile de foie de morue.
En effet, si le taux de vitamine D est trop élevé, l’absorption du calcium au niveau intestinal risque d’augmenter fortement également. On peut alors observer une hypercalcémie, un taux de calcium sanguin trop grand, qui a pour conséquence :
- un métabolisme osseux perturbé
- des désagréments digestifs
- une faiblesse musculaire
- une soif excessive
- la formation de calculs rénaux
- une calcification des tissus mous, pouvant avoir un impact sur la santé cardiovasculaire, respiratoire et articulaire
Pour rappel, la dose de vitamine D conseillée chez un adulte en bonne santé est de 3,1 microgrammes/jour chez les adultes de 18-79 ans d’après les apports journaliers recommandés de l’ANSES.
Les dangers d’une huile de mauvaise qualité
Une huile de mauvaise qualité peut entraîner un manque de pureté du produit, mais aussi impacter son efficacité et sa sécurité.
Les poissons utilisés pour fabriquer l’huile de foie de morue sont potentiellement soumis à des polluants, comme des métaux lourds, des polychlorobiphényles ou dioxines. Ceux-ci risquent de s’accumuler dans le foie du poisson et se retrouver dans l’huile finale si les étapes de purification ne sont pas assez poussées.
Ces toxines sont néfastes pour la santé et contribuent à très haute dose au développement de pathologies comme des troubles hormonaux et des cancers.
Les effets indésirables et les contre-indications
Les effets indésirables les plus communs
En règle générale, une huile de bonne qualité et consommée dans des doses recommandées n’entraîne pas d’effets indésirables particuliers.
Chez certaines personnes, il est possible de ressentir quelques désagréments digestifs en début de cure, qui doivent s’atténuer au bout d’une dizaine de jours.
Si vous la prenez sous forme d’huile buvable et non d’ampoule, elle peut également vous donner mauvaise haleine.
Les contre-indications à sa consommation
L’utilisation d’huile de foie de morue est contre-indiquée chez les personnes allergiques au poisson ou aux produits de la mer.
Comme elle est riche en vitamine D, elle est également déconseillée chez les personnes présentant une hypercalcémie.
Les nutriments contenus dans l’huile de foie de morue peuvent entraîner des interactions avec les médicaments. C’est le cas des anticoagulants qui peuvent avoir leur activité augmentée si vous prenez une grande quantité d’huile de foie de morue.
Populations à risques, comme les femmes enceintes et allaitantes, les enfants et adolescents, ainsi que toute personne prenant déjà des compléments contenant de la vitamine D ou A…
Je vous recommande de vous rapprocher de votre médecin traitant ou de votre pharmacien pour un avis médical personnalisé avant d’entamer toute cure.
Consommer son huile de foie de morue sans danger
Pour vous supplémenter en toute sécurité en huile de foie de morue, je vous conseille vivement :
- de respecter les dosages journaliers conseillés, et de ne jamais cumuler plusieurs compléments alimentaires riches en vitamine A et D sans demander conseil à un médecin ou pharmacien
- de privilégier des marques de qualité, avec des huiles brevetées qui assurent une sécurité optimale et un faible taux de contaminants
- de bien conserver votre huile à l’abri de la lumière et au frais si elle n’est pas sous forme de gélule
Sources et études scientifiques
- Elagizi A et al, 2021, An Update on Omega-3 Polyunsaturated Fatty Acids and Cardiovascular Health.
- Silverman AK et Al, 1987, Hypervitaminosis A syndrome: a paradigm of retinoid side effects.
- Marcinowska-Suchowierska E et Al, 2018, Vitamin D Toxicity-A Clinical Perspective.