Aussi appelé “larme d’Himalaya” ou “moumiyo”, le shilajit est un liquide minéral noirâtre provient des régions montagneuses de l’Himalaya, du Caucase et de l’Altaï.
Utilisée depuis des siècles dans la médecine ayurvédique, cette résine minérale est traditionnellement considérée comme un remède naturel contre la fatigue, le déclin cognitif, la baisse de libido, ou encore pour renforcer l‘immunité.
Le shilajit tiendrait tous ces bienfaits de sa richesse en actifs et micronutriments, tels que :
- acide fulvique
- acide humique
- minéraux et oligo-éléments
- acides aminés
- vitamines
Avec toutes ces promesses santé, il n’a pas fallu longtemps pour que le shilajit gagne en popularité au sein du marché des compléments alimentaires.
Derrière cette réputation glorieuse, le shilajit est-il vraiment un allié pour votre santé ? Comporte-t-il des risques ? On fait le tour de la question.
Un complément aux bienfaits prometteurs… mais encore incertains
Je vois souvent passer des compléments comme le shilajit, dont la réputation repose surtout sur une utilisation traditionnelle. Mais quelques publications scientifiques ont aussi exploré ses bienfaits. Sur le papier, le shilajit semble prometteur :
- rôle neuroprotecteur contre certaines lésions liées au vieillissement cérébral
- stimulation de la testostérone
- amélioration des niveaux d’énergie et de la force musculaire
- renforcement des défenses naturelles
- voire un effet cardioprotecteur à faible dose
Avec un peu de recul sur la littérature, il faut être honnête : la majorité de ces données provient d’études menées sur l’animal ou de travaux très préliminaires. On est donc encore loin de preuves solides chez l’humain.
Quels sont les dangers observés du shilajit ?
Un risque de contamination aux métaux lourds
Le marché du shilajit étant en pleine expansion, la qualité variable du produit fini, ou encore la possibilité d’interactions médicamenteuses peuvent être néfastes pour la santé.
Puisque le shilajit est une substance naturelle extraite directement de la roche, il peut être source de contamination. Un exemple de plus montrant que le “naturel” n’est pas toujours gage de sécurité d’utilisation.
Plus exactement, certains produits analysés lors d’études scientifiques montrent la présence de métaux lourds tels que :
- le plomb
- l’arsenic
- le mercure
Ces taux en métaux lourds ont même parfois dépassé les limites autorisées fixées par l’OMS et la FDA. Heureusement, cela ne concerne pas la majorité des produits, comme l’affirme cette revue.
Je vous conseille d’éviter formellement le shilajit non purifié et de privilégier uniquement des produits testés en laboratoire.
Des interactions médicamenteuses
Dans le cas du choix d’un produit de qualité, il existe tout de même un risque en cas de prise de traitement médicamenteux.
La richesse nutritionnelle du shilajit et ses propriétés adaptogènes le rendent susceptible d’interagir avec certains médicaments, mais ces effets sont encore très peu documentés.
L’acide fulvique impacterait les taux de certaines hormones thyroïdiennes, ce qui pourrait perturber l’efficacité des traitements hormonaux pour la thyroïde.
Cette étude indique une modulation immunitaire, impactant alors, en théorie, la prise d’immunosuppresseurs.
On évoque aussi un risque d’interaction avec les médicaments antihypertenseurs ou les traitements antidiabétiques, même si, à ce jour, les preuves restent limitées et difficiles à confirmer.
Si vous prenez un traitement ou souffrez d’une pathologie chronique, je vous recommande vivement de demander conseil à un professionnel de santé avant de débuter une cure.
Présente-t-il des effets indésirables et des contre-indications ?
Des effets indésirables pour le système digestif
Comme tous les compléments alimentaires, le shilajit n’est pas exempt d’effets secondaires :
- des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées), notamment en début de cure ou si vous dépassez la dose recommandée
- le développement d’une allergie. Si vous observez des éruptions cutanées ou des difficultés respiratoires, arrêtez immédiatement votre complément et demandez conseil à un professionnel de santé.
Dois-je éviter la prise de shilajit ?
Il est déconseillé aux différentes catégories de personnes suivantes de prendre du shilajit sans avis médical :
- les femmes enceintes et allaitantes, par sécurité et manque de preuve scientifique
- les enfants et adolescents
- les personnes sous traitement chronique, en cas d’interactions médicamenteuses
- les personnes atteintes de troubles hormonaux
Mes conseils pour une utilisation plus sûre
Vérifiez toujours la qualité du produit
Tous les compléments ne se valent pas, et le shilajit n’échappe pas à la règle. Sa qualité peut varier énormément d’un fabricant à l’autre.
Pour limiter les risques, préférez des marques reconnues, européennes voire françaises, dont la communication est claire, tant sur l’origine géographique du produit que les procédés d’extraction et surtout les résultats des tests de pureté.
Dosez avec prudence, selon les recommandations
Il n’existe pas de dosage officiel validé pour le shilajit. Je vous recommande donc de vous en tenir strictement aux instructions du fabricant indiquées sur l’étiquette du produit.
Commencez toujours par la plus petite dose, surtout si c’est votre première cure, observez votre tolérance, et augmentez si besoin (toujours dans la limite donnée par le fabricant).
Pensez aussi à faire le point sur vos autres compléments : certains peuvent déjà contenir du fer, du zinc ou d’autres métaux : attention au cumul et aux excès non souhaités en cas d’association.
Sources et études scientifiques
- Kamgar, E. et al, 2025, Quantifying of thallium in Shilajit and its supplements to unveil the potential risk of consumption of this popular traditional medicine.
- Hussain, A., & Saeed, A., 2024, Hazardous or Advantageous: Uncovering the Roles of Heavy Metals and Humic Substances in Shilajit (Phyto-mineral) with Emphasis on Heavy Metals Toxicity and Their Detoxification Mechanisms.
- Yamada, P., et al, 2007, Inhibitory effect of fulvic acid extracted from Canadian sphagnum peat on chemical mediator release by RBL-2H3 and KU812 cells.