Lapacho : bienfaits, posologie, contre-indications

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Le lapacho, ou Pau d’Arco, est un arbre tropical appartenant à la famille des Bignoniacées, principalement originaire d’Amérique du Sud. Cet arbre imposant, pouvant atteindre 30 à 40 mètres de hauteur, est reconnaissable à ses fleurs violettes et son bois extrêmement résistant aux insectes et aux champignons. Le lapacho est particulièrement prisé pour son écorce interne, qui renferme ses principes actifs précieux. Utilisé depuis des siècles par les populations indigènes, notamment en médecine traditionnelle sud-américaine, le lapacho servait à traiter divers maux, tels que les infections, la fièvre, et les troubles inflammatoires. Il était souvent préparé sous forme de décoction. Les principaux composés bioactifs du lapacho incluent des naphtoquinones, comme le lapachol, et des anthraquinones, reconnus pour leurs activités antimicrobiennes et antitumorales. La quercétine, un flavonoïde antioxydant, est également présente dans son écorce. Ces composés confèrent au lapacho des propriétés potentiellement bénéfiques pour soutenir le système immunitaire, combattre les infections fongiques et bactériennes, et inhiber certaines cellules tumorales. De nos jours, le lapacho fait l’objet de recherches pour ses applications en oncologie, notamment dans le traitement de certains cancers, et pour ses effets anti-inflammatoires et antibactériens. Disponible sous forme de décoction, de poudre ou d’extrait, il est de plus en plus disponible dans les rayons de compléments alimentaires.

Autre(s) nom(s) 

Pau d'arco

Nom(s) scientifique(s)

Tabebuia impetiginosa

Famille ou groupe : 

Plantes

Principes actifs :

Anthraquinones

Flavonoïdes

Lapachol


Propriétés


Anticancer

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Le lapacho, grâce à ses composés actifs comme le lapachol et le bêta-lapachone, inhibe l'activité de la topoisomérase I et interfère avec la réplication de l'ADN, ralentissant ainsi la prolifération des cellules cancéreuses. Ces mécanismes ont montré une efficacité contre des cancers comme le sein, le poumon et la prostate dans des études précliniques, bien que l'utilisation chez l'homme soit limitée par sa toxicité.

Usages associés

Cancer

Antibactérien

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Les anthraquinones du lapacho, comme l’acide anthraquinone-2-carboxylique, montrent une activité puissante contre Helicobacter pylori et Clostridium paraputrificum. La bêta-lapachone, plus efficace que le lapachol, agit contre des pathogènes comme Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) et diverses espèces de Streptococcus et Bacillus. Son mécanisme inclut l’interférence avec les mécanismes respiratoires cellulaires.

Usages associés

Affections parasitaires

Antifongique

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Le lapachol agit en perturbant les membranes cellulaires des champignons. Son efficacité a été démontrée contre Candida albicans, Cryptococcus neoformans, et d'autres espèces pathogènes, avec une activité comparable à l'amphotéricine B.

Usages associés

Affections parasitaires

Anti-inflammatoire

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Des dérivés cyclopentènes et des composés comme la bêta-lapachone suppriment les réponses inflammatoires en bloquant la production de prostaglandine E2 et de NO via l'inhibition de l’expression des enzymes COX-2 et NO synthase. Ils réduisent également les cytokines pro-inflammatoires (IL-1β, IL-6, TNF-α) et les réponses médiées par les macrophages. Cette action a été confirmée par des études animales sur des modèles d’œdème induit par la carraghénine.

Usages associés

Dysménorrhée


Indications

Méthodologie de notation

Approbation de l'EFSA.

Plusieurs essais cliniques (> 2) randomisés contrôlés avec double aveugle, incluant un nombre significatif de patients (>100) avec des conclusions constamment positives pour l'indication.

Plusieurs essais cliniques (> 2) randomisés contrôlés avec double aveugle, et incluant un nombre significatif de patients (>100) avec des conclusions positives pour l'indication.

Une ou plusieurs études randomisées ou plusieurs cohortes ou études épidémiologiques avec des conclusions positives pour l'indication.

Des études cliniques existent mais sont non contrôlées, avec des conclusions qui peuvent être positives ou contradictoires.

Absence d'études cliniques à date pouvant démontrer l'indication.


Dysménorrhée
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Une petite étude ouverte chez des adultes souffrant de dysménorrhée a montré qu’une prise quotidienne de 1050 mg de Pau d’Arco combinée à 75 mg de rutine pendant 8 semaines pouvait réduire l’intensité des douleurs de 41 % par rapport au début de l’étude. Cependant, ces résultats sont limités par l’absence de groupe comparateur et l’utilisation fréquente d’autres médicaments antidouleur, tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens.

Posologie

posologiePar voie orale : écorce

posologie1050 mg

formulationextrait sec

Synergies


Cancer
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Les effets anticancéreux du lapacho sont principalement attribués à ses composés actifs, notamment le lapachol et la bêta-lapachone. Des recherches montrent que ces composés peuvent interférer avec la réplication de l’ADN et la synthèse de l’ARN, inhibant ainsi la prolifération des cellules cancéreuses. En clinique, des formulations moins toxiques, telles que des dérivés du lapachol, sont étudiées pour exploiter ces propriétés anticancéreuses prometteuses. Cependant, à ce jour, aucune étude clinique n’a confirmé l’efficacité du lapacho dans le traitement des cancers.

Posologie

posologiePar voie orale : écorce

posologie1 g

formulationdécoction aqueuse, extrait sec


Affections parasitaires, Mycoses
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L'usage le plus populaire du Lapacho en Amazonie est son utilisation traditionnelle comme remède contre les infections, notamment les infections parasitaires et fongiques. Il est souvent employé sous forme de décoction pour traiter la candidose, et les infections intestinales comme l’amibiase. Cette utilisation est soutenue par ses propriétés antimicrobiennes bien documentées, attribuées aux naphtoquinones comme le lapachol et la bêta-lapachone. Le Lapacho est également utilisé dans la médecine traditionnelle pour traiter des infections fongiques de la peau. Ses extraits, notamment aqueux, dichlorométhaniques et méthanoliques, montrent une activité antifongique significative.

Posologie

posologiePar voie cutanée, orale : écorce

posologie1 g

formulationdécoction aqueuse


Dosage de sécurité

Adulte : 1000 mg (extrait sec)

Pour la dysménorrhée : 1050 mg de Pau d’Arco combiné à 75 mg de rutine par jour pendant 8 semaines a été bien toléré, sans effets secondaires graves signalés. Doses élevées de lapachol (>1,5 g/jour) peuvent provoquer des toxicités gastro-intestinales importantes et augmenter le risque de saignement, notamment chez les patients atteints de cancer. Formulations disponibles : Capsules, comprimés, extraits liquides, poudre et tisane. Certains produits sont standardisés à 3 % de naphtoquinones, mais ces indications ne sont pas validées scientifiquement.


Interactions

Médicaments

Antiagrégants plaquettaires/Anticoagulant : interaction modérée

Le Lapacho pourrait augmenter le risque de saignement lorsqu’il est associé à des médicaments ou suppléments anticoagulants ou antiplaquettaires. Des études in vitro montrent qu'il réduit l'agrégation plaquettaire et pourrait interférer avec la vitamine K, un facteur essentiel de la coagulation. Ces effets sont attribués principalement au lapachol, son composé actif. Une étude clinique indique qu’à des doses supérieures à 1,5 g par jour, le lapachol augmente significativement le risque de saignement.

Plantes ou autres actifs

Antiagrégants plaquettaires/Anticoagulant : interaction modérée

Le Lapacho pourrait également interagir avec des herbes et suppléments ayant des effets anticoagulants ou antiplaquettaires, comme le ginkgo biloba, le curcuma, ou l’ail, en augmentant le risque de saignement.


Contre-indications

Femme enceinte : interdit

Des études animales montrent des effets tératogènes et abortifs liés au lapachol. L’usage topique est également déconseillé en raison du manque de données fiables.

Femme allaitante : interdit

Aucune information fiable disponible, éviter l’utilisation.