L-Tyrosine : bienfaits, posologie, contre-indications

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La tyrosine (du grec turós et signifie ”fromage" puisqu'elle a été découverte à partir de caséine, une protéine de fromage) est un acide aminé non essentiel que le corps synthétise à partir de la phénylalanine. Le rein joue un rôle majeur dans l'absorption de la phénylalanine, son hydroxylation et sa libération sous forme de tyrosine. La tyrosine peut être obtenue à partir de protéines alimentaires dans les produits laitiers, les viandes, le poisson, les œufs, les noix, les haricots, l'avoine, le blé et les aliments fermentés tels que le yaourt et le miso. Lorsque l'apport alimentaire en tyrosine est insuffisant, la phénylalanine est convertie en tyrosine. Les besoins alimentaires en tyrosine dépendent donc de l'apport en phénylalanine. La L-Tyrosine est utilisé pour produire les catécholamines (dopamine, noradrénaline, adrénaline). En effet, la voie métabolique de la catécholamine in vivo commence avec l'acide aminé L-phénylalanine, qui est converti en L-tyrosine. Cette dernière est ensuite convertie en composé L-DOPA via la tyrosine hydroxylase. La L-DOPA est ensuite décarboxylée en Dopamine, qui se transforme plus tard en noradrénaline, puis finalement convertie en adrénaline. En tant que précurseur de ces neurotransmetteurs, elle pourrait jouer un rôle dans le soutien des fonctions cognitives et de l'humeur. La tyrosine est un acide aminé essentiel pour les personnes atteintes de phénylcétonurie : une maladie génétique dans laquelle le corps ne parvient pas à métaboliser correctement l'acide aminé phénylalanine et par conséquent ne peut pas synthétiser la tyrosine. Ainsi, la phénylalanine peut s'accumuler à des niveaux toxiques. Elle est également essentielle pour la synthèse des hormones thyroïdiennes et son déficit peut potentiellement affecter la fonction thyroïdienne.

Autre(s) nom(s) 

Acétyl-L-Tyrosine

Nom(s) scientifique(s)

acide 2-amino-3-(4-hydroxyphényl)propanoïque

Famille ou groupe : 

Acides aminés


Indications

Méthodologie de notation

Approbation de l'EFSA.

Plusieurs essais cliniques (> 2) randomisés contrôlés avec double aveugle, incluant un nombre significatif de patients (>100) avec des conclusions constamment positives pour l'indication.
Plusieurs essais cliniques (> 2) randomisés contrôlés avec double aveugle, et incluant un nombre significatif de patients (>100) avec des conclusions positives pour l'indication.
Une ou plusieurs études randomisées ou plusieurs cohortes ou études épidémiologiques avec des conclusions positives pour l'indication.
Des études cliniques existent mais sont non contrôlées, avec des conclusions qui peuvent être positives ou contradictoires.
Absence d'études cliniques à date pouvant démontrer l'indication.


Phénylcétonurie
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La tyrosine est utilisée pour les personnes atteintes de phénylcétonurie (PCU), une maladie génétique liée à un déficit en phénylalanine hydroxylase, entraînant l'accumulation de phénylalanine dans le sang et le cerveau. La tyrosine est utilisée comme composant des aliments médicaux pour les personnes atteintes de phénylcétonurie (PCU), une maladie génétique dans laquelle il y a une incapacité à métaboliser la phénylalanine, un précurseur de la tyrosine, ce qui entraîne une accumulation de phénylalanine dans le sang et le cerveau. Les directives actuelles recommandent aux personnes atteintes de PCU de maintenir un régime alimentaire pauvre en phénylalanine et d'incorporer de la tyrosine comme composant des aliments médicaux pour maintenir des niveaux normaux de tyrosine dans le sang. La supplémentation en tyrosine n'est recommandée que pour les patients présentant des taux sanguins de tyrosine constamment faibles malgré l'utilisation d'aliments médicaux contenant de la tyrosine. Une supplémentation de routine en tyrosine libre n'est pas recommandée pour la plupart des patients atteints de PCU car elle peut entraîner de grandes variations des concentrations plasmatiques de tyrosine et des effets secondaires. Les aliments médicaux fournissent 4 à 6 grammes de tyrosine par jour pour la plupart des patients, ou 6 à 7,6 grammes par jour pour les femmes enceintes ou allaitantes.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie4 - 7.6 g

populationAdultes


Performances cognitives
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La tyrosine semble améliorer efficacement la cognition pendant les facteurs de stress aigus (l'altitude et le froid étant les plus testés). Cela semble fiable si le facteur de stress aigu est présent, mais il n'est pas certain que cela s'applique au stress chronique. En effet, la prise de tyrosine à raison de 100 à 300 mg/kg avant une exposition aiguë à un stress dû au froid semble améliorer les performances cognitives par rapport au placebo. De plus, la prise de tyrosine à raison de 100 mg/kg avant un test cognitif semble améliorer la mémoire à court terme par rapport au placebo, chez des patients testés pendant un stress induit par le bruit. Il n'est pas clair si les effets de la tyrosine sur les performances cognitives dépendent de la dose.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie100 - 300 mg/kg

populationAdultes


Mémoire
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La prise de tyrosine semble améliorer la mémoire dans des conditions de stress. Certaines recherches cliniques montrent que la prise de tyrosine à raison de 150 à 300 mg/kg améliore les performances de la mémoire lorsqu'elle est prise avant une exposition aiguë à un stress dû au froid. De plus, la prise de tyrosine à raison de 100 mg/kg avant un test cognitif semble améliorer la mémoire à court terme par rapport au placebo, chez des patients testés pendant un stress induit par le bruit.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie100 - 300 mg/kg

populationAdultes


Stress
✪✪✪✪✪

La perception du stress pendant les périodes de stress aigu, ainsi que les symptômes associés, tel que les maux de tête, la fatigue, et les douleurs musculaires, semblent être réduits à la suite de l'ingestion de tyrosine. Un dose de 100 mg/j a été utilisée.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie100 mg/kg

populationAdultes


Équilibre émotionnel
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Les catécholamines telles que l'épinéphrine, la noradrénaline et la dopamine synthétisées à partir de la tyrosine peuvent s'épuiser en période de stress. On pense que l'augmentation de la disponibilité de la tyrosine dans le cerveau permet une synthèse accrue des catécholamines et permet d'éviter les effets négatifs du stress.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie100 mg/kg

populationAdultes


Déclin cognitif
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Des études cliniques ont montré que les sujets atteints de troubles cognitifs présentent des niveaux significatifs de dysfonctionnement mitochondrial et de dommages oxydatifs des protéines. En particulier, la nitration de tyrosine est un indicateur précoce courant de la déficience cognitive, y compris chez les personnes dont le cerveau présente un déclin cognitif lié à l'âge ou des troubles neurodégénératifs tels que la démence d'Alzheimer. La modification des résidus de tyrosine induite par le stress oxydatif peut provoquer des changements importants dans la structure et la fonction des protéines qui, dans certains cas, peuvent contribuer au vieillissement biologique et à des pathologies liées à l'âge telles que la neurodégénérescence. Aucune recherche clinique n'est disponible pour déterminer les effets de la modification de l'apport en tyrosine. La seule recherche disponible et qui présente des résultats prometteurs, concerne des peptides de lactosérum riches en peptides liés au tryptophane et à la tyrosine.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie100 mg/kg


Synergies


Propriétés


Neurologique

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On pense que le cerveau est incapable de synthétiser suffisamment de tyrosine à partir de phénylalanine dans les conditions stressantes. Ainsi, les catécholamines telles que l'épinéphrine, la noradrénaline et la dopamine synthétisées à partir de la tyrosine peuvent s'épuiser en période de stress. On pense que l'augmentation de la disponibilité de la tyrosine dans le cerveau permet une synthèse accrue des catécholamines et permet d'éviter les effets négatifs du stress. A noter que le folate, les vitamines B3, B6, B12 et C, le fer, le cuivre et d'autres nutriments sont nécessaires au métabolisme de la tyrosine en catécholamines.

Usages associés

Stress, Équilibre émotionnel

Métabolisme hormonal

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Les hormones thyroïdiennes, c'est-à-dire la thyroxine (T4) et la triiodothyronine (T3), sont des hormones produites dans la thyroïde à partir d'iode et de la tyrosine. La tyrosine subit une iodation pour former la monoiodotyrosine (T1), une seconde iodation produit la diiodotyrosine (T2), et celles-ci se combinent pour produire les hormones thyroïdiennes actives connues sous le nom de triiodothyronine (T3) et de tétraiodothyronine ou thyroxine (T4). La tyrosine est également impliquée dans la production d'autres composés, tels que la mélanine, les enképhalines et les certains types d'oestrogènes.


Fonction cognitive

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L'augmentation des niveaux de L-tyrosine dans le cerveau est considérée comme un moyen pour atténuer le déclin cognitif, car les catécholamines sont généralement diminuées dans les états de démence. De plus, les catécholamines peuvent agir comme des antioxydants dans le cerveau et être neuroprotectrices.

Usages associés

Performances cognitives, Mémoire, Déclin cognitif

Antidépresseur

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Chez les humains en bonne santé, un apport aigu de tyrosine augmente les niveaux plasmatiques de norépinéphrine, d'épinéphrine et de dopamine. De faibles niveaux de norépinéphrine et de dopamine peuvent jouer un rôle dans la dépression. Dans la recherche clinique, la consommation d'une boisson à base d'acides aminés dépourvue de tyrosine et de phénylalanine qui sont des précurseurs des catécholamines, a entraîné une réduction de la réponse du cerveau aux stimuli. Toutefois, aucun changement du comportement n'a été observé.

Usages associés

Équilibre émotionnel


Dosage de sécurité

Adulte : 150 mg/kg

La L-Tyrosine a été utilisée sans risque, par voie à des doses allant jusqu'à 150 mg/ kg ou 12 g par jour, pendant 3 mois maximum.


Interactions

Médicaments

Levodopa : interaction modérée

On craint que la L-tyrosine puisse diminuer l’efficacité de la L-dopa. En effet, elle peut limiter son absorption par un phénomène compétitif au niveau du duodénum proximal. Veuillez séparer les doses de tyrosine et de L-dopa d’au moins 2 heures.

Médicaments à base d'hormones thyroïdiennes : interaction modérée

On craint que la tyrosine ait des effets additifs avec les médicaments à base d'hormones thyroïdiennes. Ainsi, il s'agit d'un précurseur de l'hormone thyroïdienne et pourrait augmenter leurs niveaux. La lévothyroxine et la liothyronine font partie de ces médicaments.

Inhibiteur de la monoamine oxydase (IMAO) : interaction faible

Elle peut interagir avec les IMAO et provoquer une crise d'hypertension


Précautions

Femme enceinte : éviter

Il n’existe pas suffisamment d’informations fiables sur l’innocuité de la tyrosine pendant la grossesse.

Femme allaitante : éviter

Il n’existe pas suffisamment d’informations fiables sur l’innocuité de la tyrosine pendant la grossesse.


Contre-indications

Hyperthyroïdie : interdit

La tyrosine est un précurseur de la thyroxine et pourrait augmenter les niveaux d'hormones thyroïdiennes.