Curcuma : bienfaits, posologie, contre-indications

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Le curcuma, cette épice de couleur jaune vif que nous avons tendance à confondre avec le curry mais beaucoup moins avec le safran (il suffit de comparer les prix), a une histoire et des usages riches. Originaire d'Inde et cultivé principalement dans les régions tropicales d'Asie, d'Afrique et des Antilles, le curcuma est une plante herbacée vivace appartenant à la famille des Zingibéracées, comme le gingembre. Les rhizomes sont récoltés lorsque les parties aériennes de la plante commencent à flétrir, environ 6 à 9 mois après la plantation. Ces rhizomes sont la partie la plus précieuse de la plante, exploitée pour ses nombreux bienfaits. Ils sont séchés et réduits en poudre, pour devenir cette épice jaune éclatante faisant partie de la "recette" du curry à côté d'autres épices comme la coriandre ou encore la cannelle. Le curcuma est non seulement un ingrédient clé dans de nombreux plats culinaires, mais il joue aussi un rôle important dans les traditions médicinales et culturelles. Dans les cérémonies religieuses hindoues, par exemple, un mélange de curcuma et de poudre de bois de santal est appliqué sur le front, symbolisant la pureté et la spiritualité. En médecine traditionnelle chinoise et ayurvédique, le curcuma est utilisé depuis des siècles pour traiter une multitude de maux, allant des troubles inflammatoires et digestifs aux maladies cardiovasculaires. La curcumine (chimiquement connu sous le nom Diferuloylmethane) est le principal ingrédient actif du curcuma et le principal composé « curcuminoïdes » à côté des trois autres curcuminoïdes connus sous le nom déméthoxycurcumine , bisdéméthoxycurcumine et cyclocurcumine. Le curcuma contient également des polysaccharides hydrosolubles et une huile essentielle composée de sesquiterpènes : α-turmérone, zingibérène, α-, β- et δ-curcumènes, β-sesquiphellandrène, germacrone, β-bisabolène, α-terpinolène. La recherche scientifique plus récente s'intéresse de plus en plus à ses propriétés médicinales. Il est étudié pour ses effets antioxydants, hépatoprotecteurs, anti-inflammatoires, anticancérigènes et antimicrobiens. On retiendra que le curcuma est surtout utilisé dans "le traitement symptomatique des troubles fonctionnels digestifs attribués à une origine hépatique" selon l'EMA et pour stimuler l’appétit. Il est très populaire (avec une base scientifique plutôt solide) dans les indications liées à des maladies inflammatoires (gastrite, douleurs arthrosiques...) ou des maladies liées à l'âge.

Autre(s) nom(s) 

Safran des Indes

Nom(s) scientifique(s)

Curcuma longa

Famille ou groupe : 

Plantes, Super Food

Principes actifs :

Curcumine

Sesquiterpènes

Curcuminoïdes


Propriétés


Anti-inflammatoire

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De nombreux composés du curcuma présentent des effets anti-inflammatoires principalement via les composés volatiles comme le germacrone (sesquiterpène isolé des huiles volatiles). Ces effets bénéfiques sont montrés aussi bien in vitro qu’in vivo, en réponse à des inflammations aiguës ou chroniques. Lors des infections aiguës, le mécanisme le plus fréquemment invoqué est celui impliquant les prostaglandines, dont la sécrétion est significativement diminuée. Les composés actifs du curcuma inhibent également, lors des inflammations, la trypsine et la hyaluronidase, essentielles au développement de certaines inflammations, notamment articulaires. Lors d'une inflammation chronique, un certain nombre de propriétés anti-inflammatoires ont été proposées à la suite d'études réalisées chez l'animal et chez l'homme : inhibition des phospholipases, lipo-oxygénases, leucotriènes, thromboxanes, prostaglandines, collagénase, élastase, hyaluronidase… ainsi qu’une action sur la génération de monoxyde d’azote (NO). Concernant le NO, les curcuminoïdes inhibent la transformation du NO en peroxynitrite et nitrite, évitant ainsi les effets délétères de ces derniers métabolites au niveau vasculaire et au niveau de l’ADN cellulaire. De plus, les curcuminoïdes inhibent l’agrégation plaquettaire et ralentissent la production du thromboxane plaquettaire.

Usages associés

Arthrose, Polyarthrite rhumatoïde, Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, Syndrome prémenstruel, Arthrite

Antibactérien

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Le curcuma possède des propriétés antimicrobiennes. En effet, le curcuma ou ses constituants curcuminoïdes semblent avoir une activité contre certaines bactéries, y compris E. coli, Yersinia enterocolitica, Staphylococcus aureus, Bacillus subtilis, Bacillus cereus, Helicobacter pylori, Mycobacterium tuberculosis et Neisseria gonorrhoeae.

Usages associés

Santé de la prostate, Infections vaginales

Antioxydant

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Les curcuminoïdes sont des donneurs d’électrons, assurant ainsi la neutralisation des radicaux libres et des formes réactives oxygénées (FRO). Les curcuminoïdes exercent notamment une protection vis à vis de la peroxydation lipidique. D'autre part, les curcuminoïdes ont une action indirecte sur les FRO qui s’exerce à divers niveaux : - Activation de la protéine kinase C et régulation du calcium intracellulaire, ayant pour effet une inhibition de la production de FRO. - Inhibition de la 5-lipoxygénase, empêchant l’incorporation des FRO aux acides gras polyinsaturés. - Inhibition de la conversion de la xanthine déshydrogénase/xanthine oxygénase, d’où une inhibition de la production de l’ion superoxyde. - Modulation de l’expression de la superoxyde dismutase, associée à la régulation du stress oxydant au niveau cardiaque et rénal.

Usages associés

Stress oxydatif

Antidépresseur

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Chez l’homme, les effets antidépresseurs de la curcumine étaient liés à une diminution des taux de cytokines inflammatoires et à une augmentation des taux de facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF, une protéine qui agit sur certains neurones du système nerveux central et périphérique. Le BDNF est impliqué dans la survie des neurones existants et encourage la croissance et la différenciation de nouveaux neurones et des synapses). L'effet antidépresseur de la curcumine est dû également à la diminution du taux de cortisol et au rôle de l'axe hypothalamo-hypophysaire. D'autre part, des études in vitro et animales suggèrent que les effets antidépresseurs de l'extrait de curcuma proviennent de sa capacité à inhiber la monoamine oxydase (MAO) A et éventuellement la MAO B, ce qui entraîne une augmentation des taux de sérotonine, de dopamine et de noradrénaline. La curcumine, constituant du curcuma, semble également augmenter l'activité de l'adénylcyclase et la concentration d'adénosine monophosphate cyclique (AMPc), qui a été associée à des effets antidépresseurs.

Usages associés

Dépression

Cardiovasculaires

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Le curcuma freine le processus qui sous tend l'athérosclérose au niveau du système artériel, en diminuant les dépôts lipidiques aortiques et les teneurs sanguines en lipides peroxydés in vivo. In vitro, le curcuma peut protéger contre l'infarctus du myocarde en réduisant les cytokines inflammatoires et les protéases de la matrice extracellulaire. Les autres effets cardiovasculaires induits par le curcuma in vitro incluent la réduction de la pression artérielle, la vaso-relaxation, l’effet antithrombotique, et l'amélioration de la fonction endothéliale. D'autre part, la curcumine peut avoir des effets antithrombotiques. Des recherches suggèrent qu'il pourrait inhiber l'agrégation plaquettaire, le facteur activant les plaquettes et l'acide arachidonique, éventuellement en interférant avec la synthèse du thromboxane.


Hépato-protecteur

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En cas d’agression hépatique, la curcumine a un rôle protecteur majeur par activation dans le foie des systèmes enzymatiques anti-oxydants : superoxyde dismutase, catalase, glutathion peroxydase et transférase. De plus, la curcumine limite l’oxydation induite par le fer.

Usages associés

Stéatose hépatique

Analgésique

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Il a été démontré que le curcuma et ses constituants, administrés par voie orale, atténuent la douleur, mais le mécanisme d'action exact n'est pas encore clair.


Effet digestif

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Lors d’administration quotidienne, le curcuma engendre au niveau de l’estomac : - Une augmentation de la sécrétion de gastrine. - Une inhibition de la formation d’ulcère induite par différents facteurs de stress : alcool, indométacine… Au niveau de la vésicule : - Une action cholérétique, cholagogue et préventive de la lithiase biliaire. Au niveau du pancréas : - Une augmentation de l’activité des lipases et des amylases pancréatiques, de la trypsine et de la chymotrypsine. Au niveau du tractus gastro-intestinal : - Une action antispasmodique.

Usages associés

Troubles de digestion, Syndrome de l’intestin irritable, Ulcère gastrique

Antiparasitaire

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Des modèles animaux ont montré que la curcumine peut avoir une activité contre les protozoaires Leishmania amazonensis, Toxoplasma gondii, Schistosomiasis mansoni , Giardia lamblia et Plasmodium. Des preuves in vitro suggèrent que la curcumine a une activité antiparasitaire contre Cryptosporidium parvum.


Hypolipémiant

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Par son action antioxydante, le curcuma réduit la péroxydation lipidique induite par des molécules chimiques (tétrachlorure de carbone, paraquat et cyclophosphamide). Chez l’homme, l’ingestion d’un extrait alcoolique de curcuma pendant 30 jours : - abaisse les taux de LDL cholestérol (Low Density Lipoprotein) de 62% et d’ApoB (Apolipoprotéine B) de 83%. - augmente les taux de HDL cholestérol (High Density Lipoprotein) de 72% et d’ApoA de 25%.

Usages associés

Dyslipidémie, Syndrome métabolique

Hypoglycémiant

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On a constaté que la curcumine peut augmenter la sensibilité et la sécrétion d'insuline chez les personnes insulino-résistantes. Mais plusieurs études cliniques ont montré que la diminution de la glycémie est faible et incohérente dans l'ensemble. La diminution de la glycémie est probablement significative chez les sujets atteints de diabète type 2.

Usages associés

Diabète type 2, Syndrome métabolique


Indications

Méthodologie de notation

Approbation de l'EFSA.

Plusieurs essais cliniques (> 2) randomisés contrôlés avec double aveugle, incluant un nombre significatif de patients (>100) avec des conclusions constamment positives pour l'indication.

Plusieurs essais cliniques (> 2) randomisés contrôlés avec double aveugle, et incluant un nombre significatif de patients (>100) avec des conclusions positives pour l'indication.

Une ou plusieurs études randomisées ou plusieurs cohortes ou études épidémiologiques avec des conclusions positives pour l'indication.

Des études cliniques existent mais sont non contrôlées, avec des conclusions qui peuvent être positives ou contradictoires.

Absence d'études cliniques à date pouvant démontrer l'indication.


Dépression
✪✪✪✪

L'analyse des données de six études cliniques montre que la prise quotidienne de curcumine avec un antidépresseur améliore modérément les symptômes de la dépression par rapport au placebo chez les patients présentant un trouble dépressif majeur. L’effet de la curcumine semble être plus important chez les patients d’âge moyen que chez les patients plus âgés, et lorsqu'il est pris à une dose de 1g par jour pendant au moins 6 semaines, par rapport à des doses plus faibles et sur des périodes plus courtes. Le curcuma a été utilisé à raison de 500 mg deux fois par jour, seul ou avec le fluoxétine, pendant 6-8 semaines. Plus récemment la World Federation of Societies of Biological Psychiatry (WFSBP) et le Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments (CANMAT) Taskforce indiquent que l'extrait de curcumine à des doses de 500 à 1000 mg par jour est provisoirement recommandé en monothérapie ou en traitement d'appoint dans les cas de dépression légère à modérée.

Posologie

posologiePar voie orale : rhizome, racine

posologie1 g

duration8 - semaines

populationAdultes

formulationextrait standardisé


Arthrose
✪✪✪✪

La supplémentation en curcumine a entraîné une réduction notable et constante des symptômes de l'arthrose dans de nombreuses études. Parmi les symptômes de l'arthrose, le curcuma semble être plus efficace pour la diminution de la douleur et l'amélioration de la fonctionnalité, mais moins efficace pour l'amélioration de la raideur. Dans la plupart des études cliniques, on a utilisé 500 mg d'extrait de curcuma par voie orale pendant 1 à 3 mois par jour. Dans certaines études, des doses plus faibles d’extrait de curcuma à 90 mg deux fois par jour pendant 8 semaines ont été utilisées. Le dosage dépend fortement de la formulation utilisée. Une méta-analyse de la recherche clinique récente montre que les bénéfices sont limités aux formes bio-optimisées de curcuminoïdes, et que les bénéfices liés aux extraits purs restent très limités.

Posologie

posologiePar voie orale : rhizome, racine

posologie180 - 500 mg

duration3 - mois

populationSeniors

formulationextrait standardisé


Stéatose hépatique
✪✪✪✪

La recherche clinique montre que la prise quotidienne de curcumine réduit la sévérité de la stéatose hépatique non alcoolique. En effet, la curcumine diminue les taux des enzymes hépatiques et réduit la sévérité de la stéatose chez 75% à 78,9% des patients, contre 4,7% à 27,5% des patients recevant un placebo. La curcumine réduit également les dépôts graisseux supplémentaires dans le foie. La curcumine réduit également l'indice de masse corporelle (IMC), la glycémie, l'HbA1c, le cholestérol total, le cholestérol des lipoprotéines de basse densité (LDL) et les triglycérides chez les adultes atteints de stéatose hépatique non alcoolique, par rapport au placebo. Une dose de 70 mg de curcumine par jour pendant 8 semaines a été utilisée.

Posologie

posologiePar voie orale : rhizome, racine

posologie70 mg

duration8 - semaines

populationAdultes

formulationextrait standardisé


Troubles de digestion
✪✪✪✪

Le curcuma est indiqué pour les troubles dyspeptiques : ballonnements, digestion difficile... Certaines recherches cliniques montrent que la prise de 500 mg de curcuma par voie orale quatre fois par jour pendant 7 jours peut soulager les symptômes de la dyspepsie chez 64% de patients supplémentaires par rapport au placebo. D'autres études ont montré que pour les patients souffrant de dyspepsie fonctionnelle, la curcumine, semble aussi efficace que l'oméprazole, un inhibiteur de la pompe à protons.

Posologie

posologiePar voie orale : rhizome, racine

posologie2 g

duration7 - jours

populationAdultes

formulationextrait standardisé


Arthrite
✪✪✪✪

Comparée à des anti-inflammatoires classiques, la curcumine (1 200 mg par jour) s’est montrée aussi efficace que la phénylbutazone dans le traitement de l’arthrite rhumatoïde. Quant au curcuma, des doses de 2 g par jour pendant 6 semaines ont produit des effets comparables à l’ibuprofène (800 mg par jour) sur des personnes souffrant d’arthrose. De bons résultats ont aussi été obtenus avec de la curcumine (200 mg par jour pendant 8 mois) couplée à de la phosphatidylcholine afin d’améliorer son absorption par l’organisme.

Posologie

posologiePar voie orale : rhizome, racine

posologie200 - 2000 mg

duration8 - mois

populationAdultes

formulationextrait standardisé


Dyslipidémie
✪✪✪✪✪

Un essai clinique a montré que la prise de 0.7 g d'extrait de curcuma deux fois par jour pendant 3 mois réduit le cholestérol total, le cholestérol LDL, et les triglycérides, par rapport à un groupe placebo, chez des personnes âgées de 15 à 45 ans. Cependant, les résultats d'autres études clinique montrent des résultats incohérents et contradictoires. En effet, une analyse des données de 7 études cliniques montre que la prise de curcuma, de curcumine ou de curcuminoïdes réduit modérément les taux de cholestérol LDL et de triglycérides, mais n'améliore pas le cholestérol total ni le cholestérol des lipoprotéines de haute densité (HDL) par rapport au placebo. Une autre analyse des données de 20 études cliniques montre que la prise de curcuma ou de curcuminoïde réduit les triglycérides et augmente le cholestérol HDL par rapport au placebo; cependant, il n'y a pas d'effet significatif sur le LDL ou le cholestérol total. Encore une méta-analyse plus récente de dix essais cliniques montre que la prise quotidienne de 2400 mg de curcumine ou de curcuminoïdes, provenant du curcuma, pendant 12 semaines, n'améliore pas de manière significative les taux de triglycérides, de LDL, de HDL ou de cholestérol total. Dans l’ensemble, la plupart des recherches montrent que le curcuma ou les curcuminoïdes peuvent réduire les triglycérides, mais les effets sur les autres paramètres lipidiques ne sont pas concluants. Cette disparité dans les résultats pourrait être attribuable aux différentes formulations étudiées ou aux taux de cholestérol initiaux des patients inclus dans les recherches.

Posologie

posologiePar voie orale : rhizome, racine

posologie1.4 g

duration3 - mois

populationAdultes

formulationextrait standardisé


Stress oxydatif
✪✪✪✪✪

La curcumine pourrait jouer un rôle antioxydant important en réduisant les signes du stress oxydant et en augmentant l'activité antioxydante native de l'organisme. En outre, le curcuma a montré son efficacité pour contrer les phénomènes inflammatoires, son intérêt pour lutter contre les facteurs de vieillissement et son potentiel en tant que neuroprotecteur.

Posologie

posologiePar voie orale : rhizome, racine

posologie1.5 g

populationAdultes

formulationextrait standardisé


Polyarthrite rhumatoïde
✪✪✪✪✪

Des recherches cliniques ont montré que le curcuma peut réduire certains symptômes de la polyarthrite rhumatoïde (PR), notamment la douleur, la raideur matinale, le temps de marche et le gonflement des articulations par rapport aux valeurs initiales. Le curcuma, a été utilisé à raison de 250 à 500 mg deux fois par jour pendant 8 semaines à 3 mois.

Posologie

posologiePar voie orale : rhizome, racine

posologie500 - 1200 mg

duration3 - mois

populationAdultes

formulationextrait standardisé


Diabète type 2
✪✪✪✪✪

Dans l'ensemble les études tendent à montrer que le curcuma et ses composants utilisés pendant au moins 8 semaines, améliorent l'hémoglobine glyquée (HbA1c), mais pas de façon significative la résistance à l'insuline, rapport à un placebo ou à un traitement conventionnel. Une méta-analyse de recherches cliniques de qualité faible à moyenne portant sur diverses populations de patients montre que la prise d'extraits de curcuma, de curcumine ou de curcuminoïdes réduit la glycémie à jeun d'environ et améliore modestement l'HbA1c chez les patients atteints de diabète de type 2, par rapport à un placebo. Les études évaluées dans cette méta-analyse sont hétérogènes et ont fourni des curcuminoïdes à des doses allant de 46 à 1500 mg par jour pendant 1 à 9 mois.

Posologie

posologiePar voie orale : rhizome, racine

posologie1.5 g

duration9 - mois

populationAdultes

formulationextrait standardisé


Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin
✪✪✪✪✪

Le curcuma est indiqué dans les inflammations gastro-intestinales sur la base d'un long usage traditionnel. Certaines études cliniques montrent que la prise de curcumine, à raison de 1 g minimum par jour pendant deux mois, peut réduire les selles, la diarrhée et les douleurs abdominales chez les patients atteints de la maladie de Crohn. Une méta-analyse récente de petites études cliniques chez des patients atteints de colite ulcéreuse légère à modérée montre que l'ajout de curcumine orale 0,5 à 3 g par jour au traitement standard pendant 1 à 6 mois peut améliorer les taux de rémission clinique, par rapport au placebo.

Posologie

posologiePar voie orale : rhizome, racine

posologie1 - 3 g

duration3 - mois

populationAdultes

formulationextrait standardisé


Syndrome de l’intestin irritable
✪✪✪✪✪

L'extrait de curcuma est prometteur dans le traitement symptomatique du syndrome de l'intestin irritable (SII), selon plusieurs études. Dans le cadre de cette étude, 207 volontaires souffrant d'un syndrome de l'intestin irritable diagnostiqué selon les critères de Rome II ont reçu au hasard 72 mg ou 144 mg de curcuma par jour ou un placebo pendant 8 semaines. Le groupe recevant la dose la plus faible (72 mg/jour) a connu une diminution significative de 53 % des symptômes du côlon irritable, tandis que le traitement le plus élevé (144 mg/jour) a entraîné une diminution de 60 % par rapport au placebo. Une autre étude chez des adultes atteints du SII ) avec un diagnostic Rome III, ont montré que la prise de deux gélules par jour contenant chacune 42 mg de curcumine et 25 mg d'huile essentielle de fenouil, pendant 30 jours améliore les douleurs abdominales et la qualité de vie par rapport au placebo. Une revue systématique d'études traitant du traitement du SII avec du curcuma ou de la curcumine, indiquent qu'ils peuvent aider à traiter les troubles digestifs, en particulier le syndrome de l'intestin irritable. 

Posologie

posologiePar voie orale : rhizome, racine

posologie72 - 500 mg

duration8 - semaines

populationAdultes

formulationextrait standardisé

Synergies

Fenouil

Syndrome prémenstruel
✪✪✪✪✪

Une étude clinique a montré que la prise de 100 mg de curcumine deux fois par jour pendant 7 jours avant la menstruation et 3 jours après la menstruation, pendant 3 cycles consécutifs, entraîne une amélioration cliniquement significative des symptômes physiques, comportementaux et de l’humeur, par rapport au placebo. Cependant, d'autres études m'ont pas trouvé d'améliorations significatives.

Posologie

posologiePar voie orale : rhizome, racine

posologie200 mg

duration3 - mois

populationFemmes

formulationextrait standardisé


Syndrome métabolique
✪✪✪✪✪

Des recherches cliniques préliminaires chez des patients atteints du syndrome métabolique montrent que la prise de curcuma sous forme d'extrait de curcumine à raison de 1,9 à 2,4 g par jour pendant 2 à 3 mois diminue le cholestérol des lipoprotéines de basse densité (LDL) par rapport au placebo. Cependant, la prise de curcuma ne semble pas affecter le poids, la pression artérielle, le glucose, les triglycérides ou le cholestérol des lipoprotéines de haute densité (HDL-C) chez ces patients.

Posologie

posologiePar voie orale : rhizome, racine

posologie1.9 - 2.4 g

duration3 - mois

populationAdultes

formulationextrait standardisé


Ulcère gastrique
✪✪✪✪✪

Les études in vitro et sur des animaux indiquent que le curcuma a des effets protecteurs sur la muqueuse gastrique et qu’il peut détruire ou inhiber la bactérie Helicobacter pylori, responsable de la plupart des ulcères gastriques et duodénaux. D’un point de vue clinique, les études sont rares et leurs résultats encore peu concluants. Toutefois, dans l’une d’entre elles, réalisée sans placebo, le taux de guérison a été de 75 % avec des doses de 3 g de curcuma par jour durant 12 semaines. Il est recommandé d'utiliser le curcuma comme adjuvant au traitement de l'infection à Helicobacter pylori.

Posologie

posologiePar voie orale : rhizome, racine

posologie3 g

duration12 - semaines

populationAdultes

formulationextrait standardisé


Déclin cognitif
✪✪✪✪✪

Dans le cadre d'un essai contrôlé en double aveugle de 6 mois mené chez des personnes de 50 ans et plus présentant un déclin de la mémoire, on a examiné 1 ou 4 g de curcumine par jour (contre placebo). Selon les mesures du MMSE (MINI MENTAL STATE EXAMINATION), une augmentation de 1,3 point de l'échelle de notation dans le groupe placebo (indiquant un déclin de la capacité cognitive) semble avoir été atténuée dans les groupes ayant pris de la curcumine, bien que le déclin ne soit pas inversé. Une méta-analyse plus récente de trois petits essais cliniques montre que la curcumine améliore modestement la cognition chez les personnes âgées.

Posologie

posologiePar voie orale : rhizome, racine

posologie1 - 4 g

duration6 - mois

populationSeniors

formulationextrait standardisé


Dosage de sécurité

Adulte à partir de 18 an(s) : 1500 mg - 3000 mg

Le dosage dépend fortement de la formulation utilisée. En raison de sa faible biodisponibilité, de multiples approches ont été développées au cours des années. On peut identifier trois générations de formulations 1. Première Génération : ces formulations utilisent des adjuvants comme la pipérine pour améliorer l'absorption et réduire le métabolisme de la curcumine. En revanche il y a une possibilité d'interactions avec d'autres médicaments et effets secondaires associés à la pipérine. Exemples : curcumin-pipérine, BCM-95, Cureit. 2. Deuxième Génération : ces formulations emploient des émulsifiants (liposomes, nanoparticules...) pour augmenter la solubilité et l'absorption de la curcumine. Exemples : BioCurc, Cavacurcumin, CurcuWIN, Hydrocurc, Meriva, Nanocurcumin, Novasol, Theracurmin, Turmipure Gold. 3. Troisième Génération : Cette génération se concentre sur la disponibilité de formes libres (non conjuguées) de curcumine, en améliorant la biodisponibilité et la perméabilité cellulaire, sans utiliser d'émulsifiants artificiels. Exemples : Longvida, CurQfen. Les formulations de troisième génération sont potentiellement plus sûres en raison de l'absence d'émulsifiants. Elles ont démontré une absorption supérieure, une meilleure perméabilité de la barrière hémato-encéphalique, une meilleure captation cellulaire et une meilleure distribution tissulaire. En comparaison avec de la curcumine pure, elles ont une biodisponibilité supérieure de plus de 100 fois​.


Interactions

Médicaments

Antiagrégants plaquettaires/Anticoagulant : interaction modérée

In vitro, le curcuma a des effets antiplaquettaires. Cependant, les résultats des recherches chez l'homme sont contradictoires. En effet, une augmentation de l'INR (intarnational normalized ratio, c'est un chiffre qui décrit l'efficacité d'un traitement anticoagulant de la famille des anti vitamine k). Par ailleurs, une autre étude a montré que l'utilisation d'un complément alimentaire complet contenant de la poudre de brocoli, de la poudre de curcuma, de la poudre de fruits entiers de grenade et de l'extrait de thé vert pendant 6 mois n'influence pas l'INR chez des patients prenant de la warfarine. De même, l'association de 500 mg de curcumine à 100 mg d'aspirine ne semble pas augmenter les effets antiplaquettaires.

Anticancéreux : interaction modérée

Les résultats des recherches sont contradictoires. En effet, une étude a montré que la curcumine in vitro inhibe jusqu'à 71% l'apoptose des cellules du cancer du sein induite par la campthotécine, et jusqu'à 65% l'apoptose des cellules du cancer du sein induite par la doxorubicine. Cependant, d'autres recherches in vitro montrent que la curcumine peut augmenter les effets cytotoxiques de la camptothécine et la doxorubicine. Cette discordance peut être liée à la dose de la curcumine administrée et du temps d'exposition. Chez l'homme, l'effet de la curcumine sur la cytotoxicité de la camptothécine et la doxorubicine n'est pas connue. D'autre part, en utilisant un modèle in vivo de cancer du sein chez la femme, on a découvert que la supplémentation alimentaire en curcumine inhibait de manière significative la régression tumorale induite par le cyclophosphamide. Cependant, d'autres recherches ont montré que la curcumine peut augmenter la cytotoxicité du cyclophosphamide.

Antidiabétique : interaction faible

Certaines recherches chez les animaux suggèrent que la curcumine peut diminuer la glycémie et l'hemoglobine A1c chez les patients diabétiques. D'autres part, des recherches pharmacocinétiques ont montré que la prise de 475 mg de curcumine par jour pendant 10 jours puis prendre 5 mg de glyburide a montré une augmentation de la concentration sanguine de glyburide de 12% 2 heures après la prise de la dose, mais la concentration sanguine maximale n'a pas changé. De plus, la combinaison de curcumine et de glyburide a diminué légèrement la glycémie post prandiale pendant une durée maximale de 24h par rapport au glyburide seul. Les antidiabétiques incluent : sulfamides hypoglycémiants (AMAREL, DAONIL, DIAMICRON, etc.), les glinides (NOVONORM, RÉPAGLINIDE), les inhibiteurs de l'alpha-glucosidase (comme l'acarbose) et des médicaments qui agissent par le biais des incrétines (inhibiteurs de la dipeptidylpeptidase-4 et analogues du GLP-1), insuline et d'autres.

Substrat des cytochromes P450 : interaction modérée

In vitro et chez l'animal, le curcuma inhibe le cytochrome P450 3A4. On a rapporté dans la littérature un cas d'une patiente qui a subit une transplantation et prenait du tacrolimus (un traitement immunosuppresseur qui est utilisé par voie orale et injectable principalement dans les transplantations d'organe), qui a eu une nephrotoxicité aigue avec un taux de tacrolimus augmenté à 29 mg/l (pourtant qu'elle avait des taux dans l'intervalle thérapeutique), et ceci suite à la prise de poudre de curcuma avec 15 cuillères ou plus par jour. On pensait que le curcuma a augmenté le taux de tacrolimus par inhibition du cytochrome P450 3A4. Théoriquement, le curcuma peut augmenter le taux d'autres médicaments qui sont métabolisés par le cytochrome P450 3A4. Les médicaments métabolisés par le CYP3A4 incluent les inhibiteurs calciques (diltiazem, nicardipine, vérapamil), les anticancéreux (étoposide, paclitaxel, vinblastine, vindésine), les antifongiques (kétoconazole, itraconazole), fentanyl (Sublimaze), lidocaïne (Xylocaïne), losartan (Cozaar), fexofénadine (Allegra), midazolam (Versed) et autres.

Oestrogènes : interaction faible

Des recherches in vitro ont montré que la curcumine déplace par compétition la liaison de l’œstrogène à ses récepteurs. Ainsi, théoriquement l'utilisation de grandes quantités de curcumine peut affecter un traitement hormonal substitutif.

Substrats du glycoprotéine P : interaction faible

Des recherches in vitro et sur l'animal ont montré que les curcuminoïdes et d'autres constituants du curcuma peuvent inhiber l'activité de la glycoprotéine P (c'est une protéine qui agit en tant qu'une pompe capable d'expulser, grâce à l'énergie fournie par l'ATP, des substrats spécifiques qui peuvent être des molécules endogènes ou des substances exogènes xénobiotiques), favorisant ainsi l'absorption des substrats de la glycoprotéine. Ces substrats incluent certains agents chimiothérapeutiques (étoposide, paclitaxel, vinblastine, vincristine, vindésine), antifongiques (kétoconazole, itraconazole), inhibiteurs de protéase (amprénavir, indinavir, nelfinavir, saquinavir) et inhibiteurs calciques (diltiazem, vérapamil), digoxine, corticostéroïdes, érythromycine, cisapride (Propulsid), fexofénadine (Allegra), cyclosporine, lopéramide (Imodium), quinidine, etc.

Talinolol : interaction modérée

Des recherches préliminaires chez l'homme montrent que la prise de curcumine pendant 6 jours avant de prendre une dose unique de 50 mg de talinolol peut réduire la biodisponibilité de ce dernier.

sulfasalazine : interaction modérée

Des preuves cliniques ont montré que la curcumine prise aux doses thérapeutiques chez l'homme peut augmenter de 3,2 fois les taux sanguins de sulfasalazine.

norfloxacine : interaction faible

Des recherches sur les animaux montrent que la curcumine peut augmenter le taux sanguin du norfloxacine administré par voie orale ainsi que se effets indésirables. Mais cette interaction n'a pas été prouvé chez l'homme.

Plantes ou autres actifs

Curcuma : interaction faible

Des études in vitro et animales suggèrent que la curcumine ou le curcuma peuvent se lier au fer et empêcher son absorption. Cela ne semble pas se produire chez l'homme lorsque le curcuma est utilisé à des doses couramment retrouvées dans l'alimentation. Cependant, théoriquement, des doses élevées de curcumine ou de curcuma peuvent diminuer l'absorption du fer.


Précautions

Femme allaitante : éviter

Les données sont insuffisantes pour évaluer l'innocuité du curcuma pendant l'allaitement.

Calculs biliaires : utiliser avec prudence

Le curcuma provoque une contraction de la vésicule biliaire. A utiliser avec prudence chez les patients porteurs de calculs biliaires.

Trouble de coagulation : utiliser avec prudence

Le curcuma peut augmenter les risques de saignement et d'ecchymoses par son effet anti plaquettaire. A utiliser avec prudence chez les patients ayant un trouble de coagulation.

Carence en fer : utiliser avec prudence

L'utilisation du curcuma aux doses couramment retrouvées dans l'alimentation ne semble pas réduire l'absorption du fer. Cependant, des études animales et in vitro montrent que des taux élevés de curcumine peut chélater le fer et réduire son absorption. A utiliser avec prudence en cas d'anémie par carence en fer.


Contre-indications

Intervention chirurgicale : interdit

Le curcuma peut ralentir la coagulation sanguine. Cet effet peut provoquer une hémorragie accrue pendant et après l'intervention chirurgicale. Arrêter de prendre du curcuma au moins deux semaines avant l'opération.

Femme enceinte : interdit

Lorsqu'il est utilisé par voie orale à des doses médicinales pendant la grossesse, le curcuma pourrait déclencher les menstruations ou stimuler l'utérus, compromettant ainsi la grossesse.