Argile verte : bienfaits, posologie, contre-indications
Famille ou groupe :
Super Food
Propriétés
Dépuratif
L’argile se distingue par ses remarquables propriétés dépuratives grâce à sa composition riche en minéraux, comme le calcium, le magnésium, le zinc, et ses capacités d’échange ionique. Ce mécanisme lui permet d’absorber et de neutraliser des substances toxiques, telles que les métaux lourds comme le mercure, les aflatoxines et d'autres toxines. Par exemple, il a été démontré que l'argile peut retirer jusqu'à 81 % des microcystines-LR, des toxines hépatiques, dans l’eau, suggérant un rôle potentiel dans la purification de l’eau potable. En cas d’ingestion, cette capacité d’adsorption peut également cibler des toxines circulant dans le système digestif, limitant leur absorption par l’organisme. Cela fait de l’argile un outil précieux dans les cures dépuratives, bien que ces usages nécessitent un encadrement pour éviter d’éventuels déséquilibres électrolytiques ou interactions indésirables.
Usages associés
Gastroprotecteur
L’argile, notamment la montmorillonite, joue un rôle gastroprotecteur en renforçant la barrière intestinale et en réduisant l’inflammation de la muqueuse. Des études montrent que la prise de 3 g deux fois par jour peut améliorer l’intégrité de la barrière intestinale, particulièrement chez les enfants présentant une perméabilité intestinale. Ce mécanisme repose sur l’adsorption des glycoprotéines mucosales par l’argile, formant une couche protectrice sur la muqueuse intestinale. En outre, ses propriétés anti-inflammatoires et adsorbantes permettent de diminuer les irritations de la paroi digestive et d’absorber des substances nocives ou irritantes, offrant une solution dans le traitement de troubles digestifs tels que la diarrhée ou les irritations gastriques. Cependant, une utilisation prolongée peut entraîner des effets secondaires, comme une hypokaliémie ou une carence en fer.
Usages associés
Indications
Méthodologie de notation
Approbation de l'EFSA.
Plusieurs essais cliniques (> 2) randomisés contrôlés avec double aveugle, incluant un nombre significatif de patients (>100) avec des conclusions constamment positives pour l'indication.
Plusieurs essais cliniques (> 2) randomisés contrôlés avec double aveugle, et incluant un nombre significatif de patients (>100) avec des conclusions positives pour l'indication.
Une ou plusieurs études randomisées ou plusieurs cohortes ou études épidémiologiques avec des conclusions positives pour l'indication.
Des études cliniques existent mais sont non contrôlées, avec des conclusions qui peuvent être positives ou contradictoires.
Absence d'études cliniques à date pouvant démontrer l'indication.
Diarrhée ✪✪✪✪✪
L’efficacité de l’argile, notamment la diosmectite, dans le traitement de la diarrhée aiguë a été démontrée par plusieurs études cliniques. Une méta-analyse de 14 essais impliquant 2209 enfants a montré qu’en complément à la thérapie de réhydratation, une dose de 3 g de smectite, administrée trois fois par jour, réduit la durée de la diarrhée causée par des infections comme le rotavirus d’environ 24 heures.
Posologie
Syndrome de l’intestin irritable ✪✪✪✪✪
Dans le cadre du syndrome de l’intestin irritable (SII), l’argile montre des résultats prometteurs selon les types de symptômes prédominants. Chez les patients présentant un SII à prédominance diarrhéique, la diosmectite, à raison de 3 grammes trois fois par jour pendant 8 semaines, améliore significativement les douleurs, l’inconfort, et les ballonnements par rapport à un placebo. En revanche, chez les patients souffrant de SII à prédominance constipation, la montmorillonite beidellitique, également administrée à une dose de 3 grammes trois fois par jour sur la même durée, est efficace pour soulager les douleurs abdominales, mais pas la fréquence des selles.
Posologie
Détoxification ✪✪✪✪✪
En naturopathie, l'argile, en particulier la smectite dioctaédrique et l'argile verte illite, est prisée pour ses propriétés détoxifiantes grâce à sa capacité d’adsorption et d’échange ionique. Elle agit comme un véritable "aimant à toxines", capable de lier les métaux lourds, les résidus chimiques et les toxines microbiennes dans le système digestif, favorisant leur élimination naturelle par l’organisme. En cure de détoxification, l'argile est souvent consommée sous forme de suspension aqueuse, en commençant par de petites doses pour habituer le système digestif. Toutefois, l’usage interne de l’argile doit être encadré par un thérapeute qualifié pour éviter les effets secondaires, tels que la constipation ou les déséquilibres minéraux, surtout lors d’une cure prolongée.
Posologie
Dosage de sécurité
Adulte : 1.5 g - 12 g
Usage oral à court terme : - Dioctahedral smectite (diosmectite) : Jusqu’à 12 grammes par jour, en doses fractionnées, utilisé pour des cures allant jusqu’à 35 jours, semble sûr. - Calcium montmorillonite (NovaSil) : 1,5-3 grammes par jour, sûr jusqu’à 3 mois. - Calcium aluminosilicate : 4 grammes par jour, jusqu’à 6 semaines. Usage oral à long terme : L’ingestion prolongée est potentiellement dangereuse, associée à des risques de carences en potassium (hypokaliémie), malabsorption du fer, anémie, et empoisonnement au plomb. Usage topique : Une crème contenant 3 grammes de smectite et 10 mL de glycérine iodée, appliquée 4 fois par jour, a été utilisée sans danger pendant 5 jours.
Enfant à partir de 3 an(s) : 0.75 g - 1.5 g
Usage oral à court terme : - Montmorillonite (NovaSil) : 0,75-1,5 grammes par jour, jusqu’à 2 semaines, chez les enfants de 3 à 9 ans.
Interactions
Médicaments
Cimétidine : interaction modérée
La prise d'argile en même temps que la cimétidine pourrait réduire son absorption, diminuant l'efficacité du traitement. Il est conseillé d'espacer les prises pour éviter une interaction négative.
Chloroquine : interaction faible
Des données in vitro indiquent que l'argile pourrait réduire la biodisponibilité de la quinine d'environ 30 %, ce qui pourrait compromettre l'efficacité du traitement antipaludique ou antipyrétique à base de quinine. Il est recommandé d’éviter une prise simultanée.
Précautions
Femme enceinte : éviter
Usage potentiellement risqué, associé à une augmentation des cas de pré-éclampsie, hypertension, et/ou œdèmes.
Femme allaitante : éviter
Les données fiables manquent, il est préférable d’éviter l’utilisation.