Acide docosahexaénoïque (DHA) : bienfaits, posologie, contre-indications

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Le DHA (acide docosahexaénoïque) est un acide gras polyinsaturé oméga-3 à longue chaîne, de 22 carbones. On le trouve dans certains types de microalgues marines comme le schizochytrium, ainsi que dans les tissus de mammifères marins et de poissons gras (thon, saumon). Le DHA est également présent dans de l'huile de foie de poisson et dans les produits à base d'huile de poisson. Le DHA ne peut pas être synthétisé par notre organisme sans précurseur. Une partie du DHA dont nous avons besoin est synthétisée à partir d'acide alpha-linolénique (ALA) qu'on trouve dans certaines huiles végétales comme l'huile de graines de lin ou huile de noix. Notre capacité de synthèse cependant reste limitée et diminue avec l'âge. Les acides gras essentiels dont le DHA sont cruciaux pour une santé optimale. La concentration en oméga-3 des membranes cellulaires conditionne le bon fonctionnement de ces organes et en particulier le cœur et le cerveau. A noter que plus de 50% de la masse du cerveau est constituée de lipides dont plus de la moitié sont des acides gras oméga-3. Le DHA contribue au développement normal du fœtus, des nourrissons et des enfants, notamment lorsque la mère est atopique. Il contribue également au maintien des fonctions normales du cerveau, d’une vision normale, d'une pression sanguine normale ainsi que des taux de triglycérides normaux chez les adultes.

Autre(s) nom(s) 

Omega-3

Nom(s) scientifique(s)

DHA, AGPI

Famille ou groupe : 

Acides Gras


Propriétés


Neurologique

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Chez des sujets en bonne santé, le DHA augmente l’activation du cortex préfrontal au cours d’une attention soutenue. Chez l'animal, l’injection de DHA peu de temps après une lésion de la moelle épinière, suivie de l’ajout de DHA dans l’alimentation, procure des effets neuroprotecteurs, notamment une augmentation de la survie des cellules gliales responsables de la protection du tissu nerveux. Des recherches in vitro suggèrent que la neuroprotectine D1 -un médiateur dérivé de DHA- améliore la signalisation inflammatoire et les dysfonctionnements neuronaux liés aux peptides bêta-amyloïdes (petite protéine néfaste pour le système nerveux central dans certaines circonstances comme dans la maladie d'Alzheimer). Des recherches effectuées en laboratoire et sur des animaux suggèrent également que les niveaux de DHA dans le cerveau régulent l'absorption de glucose dans le cerveau en agissant sur les transporteurs de glucose.

Usages associés

Démence, Déclin cognitif

Vision

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Selon les recherches en laboratoire, Le DHA joue un rôle important dans le développement et le maintien de la rétine, où le DHA constitue 60% des Acides gras polyinsaturés. La recherche en laboratoire suggère que la neuroprotéine D1 -un médiateur dérivé du DHA- peut contrer le vieillissement ou la dégénérescence des cellules épithéliales pigmentaires de la rétine et des cellules photoréceptrices.

Usages associés

Santé oculaire, DMLA

Essentiel

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Il y a un intérêt à utiliser les suppléments de DHA pour le développement des jeunes enfants. Certaines données suggèrent que les nourrissons qui n'obtiennent pas de DHA du lait maternel ou du lait maternisé ont un retard dans le développement de l'acuité visuelle par rapport à ceux qui en reçoivent une quantité suffisante. Les acides gras polyinsaturés à longue chaîne constituent un tiers de tous les lipides de la matière grise du cerveau. Le DHA est considéré comme important pour le fonctionnement normal des neurones et pourrait jouer un rôle clé dans le développement structurel des membranes neuronales et synaptiques. Le DHA s'accumule rapidement dans le cerveau humain au cours du troisième trimestre de la grossesse et au début de la période postnatale. L'accumulation de DHA et d'autres acides gras à cette période entraîne un développement et une croissance rapides des tissus cérébraux. La disponibilité insuffisante d'acides gras polyinsaturés tels que le DHA pendant le développement du fœtus et du nourrisson est considérée comme un facteur de développement de troubles comportementaux, fonctionnels et neurologiques. Des taux plasmatiques plus élevés de DHA chez les femmes pendant la naissance pourraient également être associés à une plus grande maturité du système nerveux central chez les nouveau-nés, sur la base des habitudes de sommeil et d'éveil.

Usages associés

Développement des enfants, Développement fœtal, Grossesse

Hypolipémiant

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Le DHA semble réduire les triglycérides sériques. Cependant, il n'augmente pas le cholestérol HDL (lipoprotéines de haute densité, le bon cholestérol) dans la majorité des études, bien qu'il puisse augmenter la fraction HDL-2 dans certaines études. Le DHA ne semble pas diminuer le cholestérol total.

Usages associés

Dyslipidémie

Anti-inflammatoire

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Les effets anti-inflammatoires associés au DHA peuvent être liés à ses métabolites qui servent de messagers. En effet, les résolvines (dérivées de DHA) peuvent avoir des effets sur les médiateurs inflammatoires et les cellules inflammatoires. Les oméga 3 remplacent partiellement l'acide arachidonique (AA) -qui est un dérivé pro-inflammatoire issu de l'oméga 6- car entrent en compétition avec l'AA pour les enzymes nécessaires à sa synthèse comme la cyclo-oxygénase (COX). Pour la petite histoire, la COX est une enzyme ciblée par l'aspirine -célèbre anti-inflammatoire non stéroïdien- pour diminuer l'inflammation.


Cardiovasculaires

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Le DHA semble diminuer la viscosité sanguine et augmenter la déformabilité des globules rouges, ce qui permet de prévenir la survenue des thromboses. Divers essais cliniques ont montré que le DHA peut réduire la pression artérielle. Bien que le mécanisme ne soit pas clair, le DHA semble améliorer la dilatation des vaisseaux sanguins chez les hommes souffrant d'hyperlipidémie, mais pas chez les jeunes adultes en bonne santé.

Usages associés

Maladies coronariennes


Indications

Méthodologie de notation

Approbation de l'EFSA.

Plusieurs essais cliniques (> 2) randomisés contrôlés avec double aveugle, incluant un nombre significatif de patients (>100) avec des conclusions constamment positives pour l'indication.

Plusieurs essais cliniques (> 2) randomisés contrôlés avec double aveugle, et incluant un nombre significatif de patients (>100) avec des conclusions positives pour l'indication.

Une ou plusieurs études randomisées ou plusieurs cohortes ou études épidémiologiques avec des conclusions positives pour l'indication.

Des études cliniques existent mais sont non contrôlées, avec des conclusions qui peuvent être positives ou contradictoires.

Absence d'études cliniques à date pouvant démontrer l'indication.


Santé oculaire
✪✪✪✪✪

L'EFSA (European Food Safety Authority) a conclu positivement sur la contribution du DHA dans le maintien d'une vision normale. Les données publiées suggèrent que les nourrissons qui ne reçoivent pas de DHA dans le lait maternel ou le lait maternisé ont un retard dans le développement de l'acuité visuelle par rapport à ceux qui reçoivent une quantité adéquate de DHA. Le DHA est essentiel pour le fonctionnement normal des neurones et joue un rôle clé dans le développement des membranes neurales et synaptiques, en particulier les fonctions rétiniennes et visuelles. De plus, des études montrent que la prise des oméga 3 (DHA et EPA) peuvent réduire le risque de développer une DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge).

Posologie

posologiePar voie orale

posologie280 mg

formulationhuile de poisson

Synergies

Lutéine, Zéaxanthine

Développement des enfants
✪✪✪✪✪

L'EFSA (European Food Safety Authority) a publié un avis positif sur la contribution du DHA au maintien des fonctions normales du cerveau chez l'enfant et d'adulte. Les acides gras polyinsaturés à longue chaîne représentent un tiers de tous les lipides présents dans la matière grise du cerveau. Les études montrent qu'un apport insuffisant d'acides gras polyinsaturés tels que le DHA pendant le développement du fœtus et de l'enfant est considéré comme un facteur de développement de troubles comportementaux, fonctionnels et neurologiques.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie200 - 250 mg

duration4 - mois

formulationhuile de poisson


Dyslipidémie
✪✪✪✪

Les preuves cliniques suggèrent que la prise de 1,25 à 4 g de DHA par jour pendant 7 semaines peut réduire les taux de triglycérides de 17% à 24% chez les patients présentant une dyslipidémie ou une hypertriglycéridémie. La plupart des recherches cliniques suggèrent que le DHA ne diminue ni le cholestérol total ni le cholestérol HDL (lipoprotéines de haute densité).

Posologie

posologiePar voie orale

posologie1.25 - 4 g

duration7 - jours

populationAdultes

formulationhuile de poisson


Grossesse
✪✪✪✪

Le DHA est présent dans le lait maternel humain et est retrouvé dans le plasma et le cortex cérébral des nourrissons. La grossesse peut entrainer des effets à long terme sur les réserves de DHA chez la femme. Cependant, le statut maternel en DHA se normalise probablement dans l'année qui suit la grossesse. Il semble y avoir un transfert préférentiel de DHA à travers le placenta. Une supplémentation maternelle en DHA à raison de 200 mg/jour à partir de la 15e semaine de grossesse ou au cours du troisième trimestre pourrait normaliser les niveaux de DHA chez la mère. Les niveaux de DHA maternel ont tendance à diminuer de manière significative au cours du troisième trimestre de la grossesse. La supplémentation en oméga 3 et en particulier en DHA, pourrait prévenir certaines complications liées à la grossesse comme l'hypertension ou l'éclampsie. Des études cliniques de bonne qualité montrent que la supplémentation en DHA permet de réduire aussi le risque d'accouchement prématuré.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie200 - 1000 mg

duration17 - semaines

populationFemmes enceintes

formulationhuile de poisson


Développement fœtal
✪✪✪✪

Le DHA s'accumule rapidement dans le cerveau humain au cours du troisième trimestre de la grossesse et au début de la période postnatale. L'accumulation de DHA et d'autres acides gras à ce stade entraîne un développement et une croissance rapides du tissu cérébral. De plus, certaines données suggèrent que les nourrissons qui ne reçoivent pas de DHA dans le lait maternel ont un développement retardé de l'acuité visuelle par rapport à ceux qui reçoivent une quantité adéquate de DHA.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie400 - 600 mg

populationFemmes enceintes

formulationhuile de poisson


Démence
✪✪✪✪✪

Des études ont montré qu'une augmentation de 0,1 g par jour de l'apport alimentaire en DHA était associée à un risque réduit de démence de 14% lorsqu'elle était prise pendant 2 à 21 ans. Cependant, aucune relation dose-réponse n’a été constatée. D'autres études cliniques suggèrent que la prise de 0,72 grammes de DHA par jour pendant un an améliore les symptômes de démence chez les patients atteints de démence due à une thrombose vasculaire cérébrale. Des recherches cliniques préliminaires menées sur des patients atteints d'une maladie d'Alzheimer légère à modérée montrent que la prise quotidienne de 500 mg de DHA dans de l'huile de poisson combiné avec des caroténoïdes (Lutéine et zéaxanthine) pendant 12 mois a permis d'améliorer légèrement la mémoire et l'humeur par rapport au placebo. Selon les chercheurs, les dérivés oxydés du DHA sont impliqués dans la maladie d'Alzheimer. Le DHA semble être une cible d'attaque oxydative dans cette maladie. Sans certitude sur la relation cause à effet de l'oxydation dans la maladie d'Alzheimer, il est recommandé de protéger le capital DHA dans le cerveau avec une supplémentation en DHA associée à des antioxydants comme la vitamine E.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie500 mg

duration1 - années

formulationhuile de poisson

Synergies

Lutéine, Vitamine E, Zéaxanthine

Déclin cognitif
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Des études cliniques préliminaires montrent que la prise de 12 mg de lutéine, seule ou avec de l'acide docosahexaénoïque (DHA), à raison de 800 mg par jour pendant 4 mois, peut améliorer les scores de fluence verbale et de mémoire par rapport aux valeurs initiales chez les femmes âgées. Un autre essai randomisé en double aveugle et contrôlé par placebo, a montré qu'une supplémentation orale en DHA (2 g/j) pendant 12 mois, chez les sujets âgés atteints de déficience cognitive légère, a eu un effet bénéfique sur la fonction cognitive globale. Les résultats suggèrent que la supplémentation en DHA sur 12 mois a augmenté de manière significative le volume de l'hippocampe. L'hippocampe est une région du cerveau essentielle pour la formation de la mémoire et joue un rôle important dans la consolidation des informations de la mémoire à court terme vers la mémoire à long terme et à la navigation spatiale.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie800 - 2000 mg

duration4 - mois

populationFemmes, Seniors

formulationhuile de poisson

Synergies

Lutéine

Maladies coronariennes
✪✪✪✪✪

L'augmentation de la consommation alimentaire de DHA peut réduire le risque de décès chez les patients atteints de maladies coronariennes. Il est à noter que les études soulignent un effet protecteur cardiaque, mais aucun effet sur la progression de l'athérosclérose. L'explication probable est que les oméga 3 modulent l'activité électrique du coeur et produisent un effet "stabilisant" qui protège en cas de crise cardiaque.

Posologie

posologiePar voie orale

posologie800 mg

formulationhuile de poisson

Synergies

Acide eicosapentaénoïque (EPA)

DMLA
✪✪✪✪✪

L'augmentation de la consommation alimentaire de DHA est associée à une diminution du risque de DMLA. Des recherches cliniques préliminaires montrent que la prise d'une combinaison de DHA 280 mg, de lutéine 12 mg et de zéaxanthine 0,6 mg par jour pendant un an, augmente la densité optique du pigment maculaire de 31 % par rapport au placebo chez les patients atteints de DMLA. L'augmentation de la densité optique des pigments maculaires est associée à une amélioration des performances visuelles et à une réduction du risque de DMLA .

Posologie

posologiePar voie orale

posologie280 mg

duration12 - mois

formulationhuile de poisson

Synergies

Lutéine, Zéaxanthine


Dosage de sécurité

Adulte à partir de 18 an(s) : 250 mg - 3000 mg (huile)

Le besoin physiologique minimal pour le DHA est de 250 mg par jour pour l'adulte.

Enfant de 2 jusqu’à 18 an(s) : 250 mg (huile)

Les aliments destinés à des enfants âgés de 2 à 18 ans devraient fournir un apport quotidien de 250 mg de DHA en une ou plusieurs prises.

Nourrisson de 6 jusqu’à 24 mois : 100 mg (huile)

Les aliments destinés à des nourrissons âgés de 6 mois à 2 ans devraient fournir un apport quotidien de 100 mg de DHA en une ou plusieurs prises.

Femme enceinte : 250 mg - 450 mg (huile)

Femme allaitante : 250 mg - 450 mg (huile)


Interactions

Médicaments

Antidiabétique : interaction modérée

Le DHA semble augmenter la glycémie à jeun chez les sujets diabétiques de type 2. Théoriquement, le DHA peut interférer avec les médicaments antidiabétiques et réduire leurs effets.

Antihypertenseur : interaction modérée

Les huiles de poisson contenant du DHA peuvent abaisser la tension artérielle et avoir des effets additifs chez les patients traités avec des antihypertenseurs.

Plantes ou autres actifs

Acide docosahexaénoïque (DHA) : interaction faible

Les oméga 3 peuvent réduire l'absorption du sélénium.