Un système productif alimentaire écologique a un effet favorable sur la santé, et réduit de manière logique le poids économique pesant sur les politiques de santé. Partant de ce constat, un étudiant en médecine de l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande, Jono Drew, a voulu observer les modes de consommation de son pays, en le comparant avec un modèle diététique idéal et éco-responsable. L’idée recherchée par Jono Drew était d’estimer le coût de l’alimentation néo-zélandaise sur la santé, l’économie et le climat.
L’alimentation néo-zélandaise loin du modèle optimal
Le travail de l’équipe de Jono Drew s’est fondé sur une analyse comparative logique, avec d’un côté l’alimentation réelle consommée par les Néo-Zélandais, et de l’autre une alimentation théorique, qui obéirait à un modèle raisonné et diététique.
Sans surprise, les résultats montrent un écart significatif entre les deux modèles. La consommation très importante de viande, non nécessaire au point de vue biologique, entraîne une forte utilisation d’énergie (notamment en eau), autrement plus importante que la consommation de légumes, de légumineuses et de fruits.
Conformément aux précédentes études, les chercheurs néo-zélandais ont observé un triple impact des modes d’alimentation actuels. La production de la nourriture entraîne une pollution inutile, avec 4 à 44% d’émissions de CO² supplémentaires par rapport au modèle de consommation optimal.
Au point de vue sanitaire, plus d’un million de personnes pourraient voir leur santé améliorée s’ils suivaient les recommandations diététiques officielles, avec à la clé une longévité accrue.
La conséquence de cette hausse des conditions de vie impacterait directement l’économie néo-zélandaise, avec pas moins d’une vingtaine de milliards de dollars économisés sur le système de santé.
Un système alimentaire mondial éco-responsable ?
La réalisation d’un modèle de production et de consommation idéal n’est pas forcément aisée à appliquer partout, certaines zones naturelles ne permettant que l’élevage. Si la France est le troisième exportateur agroalimentaire au monde, plusieurs de ses régions sont uniquement dédiées à l’élevage d’animaux.
D’après cette étude, l’objectif ne serait pas d’éradiquer toute consommation animale – l’homme étant par nature omnivore, et le modèle végan n’étant pas forcément viable écologiquement. Mais de la réduire sensiblement aux besoins diététiques suffisants, tout en étant éco-responsable.
Ainsi, nourrir les animaux avec des produits sains (fourrage local, colza…) impacterait moins l’environnement, et serait bénéfique pour leur santé. Au total, la réduction des deux-tiers de l’élevage actuel permettrait de réduire puissamment les émissions de CO², tout en améliorant la santé des Français, et en réduisant les dépenses sanitaires.
Encore faudrait-il pour cela, comme l’évoque en guise de conclusion l’étude néo-zélandaise, s’accorder pour mettre en place une politique publique mondiale qui cesserait d’exacerber la crise économique.