Entre les graines de chia, le curcuma, la spiruline ou encore les baies d’açai, la liste des courses a bien évolué depuis quelques années. Encore peu ou pas connues il y a peu, toutes ces graines et fruits s’invitent désormais au menus des personnes soucieuses de leur santé – et qui ont en les moyens, car les super aliments sont généralement coûteux.
Présentés comme sains, sources d’énergie et de bien-être, ces ingrédients font la joie des palais en mal d’exotisme, et aussi des vitrines bio qui fleurissent à tout coin de rue. Si les bienfaits de nombre de super aliments sont malgré tout avérés (mais pas tous), les quantités consommées seraient parfois trop faibles pour avoir un réel impact, alors qu’à l’inverse, l’abus de certains d’entre eux pourrait être dangereux pour la santé.
Des doses élevées pour certains bénéfices santé
Si les super aliments constituent une source de nutriments appréciables, leur effet dépend surtout des quantités consommées, comme le rapporte le journal l’Express. Les vertus anti-inflammatoires du curcuma, par exemple, ne seraient efficaces qu’à partir d’une cuillère à soupe entière, soit bien plus qu’un simple assaisonnement de plat. Il faudrait donc faire sérieusement une véritable cure, à doses quotidiennes pour potentiellement profiter de ses effets.
Même constat pour les fameuses graines de chia, dont il faudrait consommer l’importante quantité de 150 grammes pour pallier le manque de protéines d’un régime végétarien, au risque toutefois de faire face à des troubles intestinaux au vu de leur teneur en fibres.
Quant à l’huile de coco, censée remplacée toutes les autres huiles, son effet serait tout simplement négatif sur la santé, selon le Washington Square News. Après examen sérieux de sa valeur nutritionnelle, l’huile de coco contiendrait ainsi 80% de graisses saturées, un taux très important et susceptible de contribuer aux maladies cardio-vasculaires.
Les super aliments, pas toujours eco-friendly
Présentés comme bio et par nature eco-friendly, tous les super aliments ne sont pas pour autant respectueux de l’environnement, loin s’en faut. Certains comme le thé à l’écorce de cacao permettent effectivement de valoriser des sous-produits habituellement gaspillés, mais d’autres impactent sévèrement leur milieux.
C’est le cas de l’avocat, depuis quelques années star d’Instagram, servi sur son toast et saupoudré de graines. Mais comme le rapporte le quotidien allemand Die Zeit, chaque avocat consomme 500 litres d’eau avant d’être récolté.
En Afrique du Sud, il prive ainsi une partie de la population la plus pauvre d’un accès régularisé à l’eau. Au Mexique, son pays d’origine, l’avocat se taille une place douloureuse, en prenant la place d’essences beaucoup moins rentables. Bien loin d’être écologique, l’avocat est avant tout perçu comme une manne financière.
On rappelle donc ici l’importance de privilégier des super aliments originaires de France lorsque c’est possible (c’est le cas de la spiruline, de la sève de bouleau…), biologiques et labellisés commerce équitable pour ceux venant de plus loin. Et pour éviter toute illusion, bien se renseigner sur leurs effets avérés et prouvés scientifiquement, sans oublier de diversifier au maximum son alimentation.